En 1857, Napoléon III acquiert 7000 ha de marécages sur 7 communes au centre du département des Landes en vue de la création du "Domaine impérial des Landes". Son objectif est de valoriser les terres ingrates des landes de Gascogne par l'établissement de vastes plantations de pins maritimes et de rendre exploitables de terres jusque là réservées à la pâture.
9 fermes impériales sur les 14 prévues sont créees à ces fins, toutes construites sur le même modèle. Un chalet de bois, comme à Vichy, dit Chalet de l'Empereur, est aussitôt construit. Il sera démoli en 1913.
En 1863, suite à la victoire des troupes franco-sardes sur les troupes autrichiennes à Solferino (Italie) en 1859, l'empereur décide de donner ce nom à son domaine des Landes : la commune de Solférino (avec accent sur le e) est née.
Les visées de Napoléon III ne sont pas seulement économiques mais aussi politiques et sociales. Il entend appliquer là ses conceptions positivistes en ces domaines en tant que digne disciple d'Auguste Comte et du duc de Saint-Simon.
Un bourg est créé, composé d'une vaste allée centrale au bout de laquelle se trouve l'église, consacrée à Sainte-Eugénie comme à Biarritz. Voisinent, de part et d'autre de l'allée, la mairie-école, le presbytère et différentes maisons d'artisans caractérisées par leur auvent sur colonnettes en fonte au-devant. 4 autres allées sont établies symétriquement où sont construits des cottages pour les ouvriers agricoles suivant un modèle simple ou double.
Solférino demeure assurément le symbole des efforts de développement de l'empereur des Français dans le sud-ouest : création de la voie ferrée Bordeaux-Bayonne, de la gare de Dax inaugurée par l'imératrice Eugénie en 1854, de la station thermale d'Eugénie-les-Bains (1861), modernisation du port de Cap Breton, des villes de Bordeaux et de Bayonne, développement de la station balnéaire de Biarritz, construction de canaux, de routes et de ponts, développement de l'agriculture et de la sylviculture...
Autant de bienfaits passés sous silence par les républicains de la IIIe République qui ne lui ont jamais pardonné son coup d'état de 1851 alors qu'il était président de la Seconde République.
Après la défaite de Sedan en 1870 qui marque la chûte du Second Empire, Solférino, propriété de l'empereur et de l'impératrice puisque financé sur leur liste civile, est confisqué et administré par l'Etat jusqu'à sa restitution en 1873.
Le domaine revient à Eugénie après le décès de Napoléon III cette année-là, domaine qu'elle conserve jusqu'à sa revente en 1905.
Découvrez plus amplement la passionnante histoire de cette commune des Landes dans notre article de la revue Le Festin, n° 100, décembre 2016, p. 48-53.