Suite à ma publication, au 1er semestre 2020, de la correspondance de Julien-David Le Roy avec le marquis de Voyer dans le Journal des Savants, j'eus le privilège d’être convié par l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres à sa séance annuelle 2020-2021, tenue le 26 novembre sous la coupole de l’Institut de France.
Prendre place sous cette magnifique coupole où tant de brillants esprits et de gens illustres ont siégé, est un plaisir particulier qui vaut la peine d'être vécu au moins une fois dans sa vie, surtout en présence d'aussi grands noms des sciences humaines, Mme Hélène Carrère d'Encausse notamment.
Après le soutien apporté à mon ouvrage sur la cathédrale de Versailles en 2008, c'est la seconde fois que je suis ainsi honoré par une Académie de l'Institut.
Cette séance s’est déroulée avec toute la solennité et le protocole d'usage : entrée des membres de l’Académie en habit vert avec haie d’honneur de la Garde républicaine et roulements de tambours, levée de l’assistance à ce moment.
La séance fut introduite par le discours de M. Yves-Marie Bercé, président de l’Académie, suivi de la lecture du palmarès des récompenses et prix accordés par M. Henri Lavagne, vice-président, et enfin par l’allocution de M. Michel Zink, secrétaire perpétuel.
D’une durée de deux heures, la séance s’acheva par les interventions successives de trois membres de l’Académie :
-M. Alain Thote sur le thème : « Littérateurs et érudits dans la Chine antique à l’épreuve de l’archéologie ».
-Mme Agnès Rouveret sur le thème : « “Les yeux érudits“ : de la collection des œuvres à la constitution des savoirs dans l’Antiquité ».
-Mme Nicole Bériou sur le thème : « Un penseur érudit au travail : Thomas d’Aquin ».
Interventions d’une vingtaine de minutes environ chaque fois.
La séance fut prolongée par la réception d’usage dans la grande salle de l’auditorium André et Liliane Bettencourt.
Ce fut pour moi, bien évidemment, un plaisir immense que d’être présent à cette assemblée annuelle. J'adresse mes plus chaleureux remerciements à l’Académie des Inscriptions et Belles Lettres pour son aimable invitation. Elle marque toute l’attention qu’elle a accordé à mes travaux sur le marquis de Voyer et ses liens privilégiés avec Julien-David Le Roy, son conseiller artistique, membre réputé de l’Académie au XVIIIe siècle.
Le plaisir d’assister à cette séance fut d’autant plus grand que toutes ces dernières années furent marquées par une série de malveillances en tout genre d'un certain microcosme de l'histoire de l'art (plagiats, escamotages, spoliations de recherches et de publications, désinformation) et autres personnalités en vue. La singularité, l’originalité et l’audace de mes recherches et travaux, souvent inédits, suscitent en effet parfois ce type de réactions déplorables dont je m'ouvrirais peut-être un jour dans des mémoires.
De cette séance du 26 novembre 2021, on retiendra surtout le sentiment rassérénant de stabilité et d'érudition que procurent les Académies de l’Institut de France. Elles sont plus que jamais les gardiennes de la belle et grande tradition française de la culture et du goût du savoir. Comme évoqué en séance, trois mots animent l’Académie des Inscriptions et Belles Lettres : érudition, curiosité et plaisir.
En ces temps de grandes incertitudes, où tout semble parfois perdu dans ce climat d’inculture et de médiocrité croissantes, d’incompétence et de vulgarité qui nous submergent depuis quelques années, elles sont là, immuables, fidèles à elles-mêmes, survivant aux guerres, aux révolutions, aux modes éphémères et au terrorisme intellectuel de quelques-uns.
Elles viennent nous rappeler combien elles sont là pour assurer la transmission et la diffusion du génie national, celui qui fait la réputation de notre pays à travers le monde, qu’elles récompensent à travers de nombreux prix remis aux chercheurs.
L’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres délivre ainsi chaque année une trentaine de prix - non des moindres - et attribue de nombreuses bourses et subventions. Ajoutons les quelques dix-sept médailles accordées aussi chaque année à titres divers.
Elle assure enfin la proclamation des diplômes d’archivistes paléographes à l’issue de la formation de l’École des Chartes.
Bref, un des hauts-lieux de l’excellence française, digne de ce nom, qui mériterait d’être évoqué davantage dans les médias.