La cathédrale Saint-Louis de Versailles est l’un des édifices religieux majeurs du règne de Louis XV au même titre que les églises Saint-Sulpice ou Sainte-Geneviève (actuel Panthéon) à Paris1.
Depuis le mois de mars 2021, la cathédrale fait l’objet d’une grande campagne de restauration extérieure. Cela faisait une vingtaine d’années que l’on n’était plus intervenu aussi massivement sur l’édifice : les dernières restaurations en la matière datent en effet du début des années 2000. Elles faisaient suite alors aux dégâts causées par la tempête de décembre 1999.
La présente campagne a pour objet :
1°) le ravalement de la façade principale et des deux tours latérales.
2°) la restauration des trois portes de la façade.
3°) la réfection du vitrail central en façade avec remplacement des fers dégradés de l'armature, des verres abimés et une consolidation des plombs.
4°) la révision générale de la couverture des tours latérales (ardoises, plomb et étanchéité au droit des corniches).
5°) la mise en place d’un dispositif destiné à protéger durablement la pierre des déjections des volatiles2.
On regrettera dans ce beau programme, l’absence de la mise en dorure des plombs extérieurs (bulbes des tours latérales, flèche du dôme3 et couverture de la chapelle axiale de la Vierge), lesquels pourront faire l’objet d’une prochaine campagne d’intervention. Ainsi réhabilités, ils feraient un bel écho aux plombs dorés de la chapelle royale récemment dégagée.
On ne peut qu’encourager une telle initiative afin de redonner à la cathédrale de Versailles et, plus largement aux églises de la cité royale, leur splendeur initiale. Ceci contribuerait à leur réhabilitation dans l’esprit des visiteurs de la ville et chez les historiens et historiens d’art. Rappelons que Versailles était alors la capitale administrative de la France, pays le plus peuplé et le plus puissant d’Europe. L’église Notre-Dame, église primitive de la cité nouvelle de Louis XIV, avait aussi ses plombs dorés comme nous l’avons rappelé en 2009, d’après un dessin retrouvé aux Archives nationales4.
Les armes de France du blason royal ailé sur le fronton principal pourront aussi être rétablies durant cette campagne à l’instar d’autres édifices de la ville (église Notre-Dame, Bibliothèque municipale, ex-ministère des Affaires étrangères), blason ainsi visible sur la place Vendôme à Paris.
1.Voir notre ouvrage publié en 2009 aux éditions Somogy. Ce bel édifice ne suscite, curieusement, pas autant d’intérêt médiatique que le Potager du roi voisin. Il contient pourtant parmi les chefs-d’œuvre de la peinture des XVIIIe et XIXe siècles et abrite l’une des plus belles charpentes de France.
2.Précisions aimablement communiquées par la Conservation régionale des Monuments historiques Ile-de-France.
3.La dorure de la flèche fut timidement engagée au début des années 2000. Rappelons que, sous l’Ancien Régime, il n’était pas concevable de laisser ainsi le plomb d’un édifice royal, surtout lorsqu'il est aussi visible depuis la terrasse de l’Orangerie du château. La remise en dorure des bulbes redonnerait au lieu le prestige qui lui fait actuellement défaut.
4.Réflexions engagées suite à nos échanges avec Gérald Van Der Kemp en 1991.
La période 2019-2021 est riche de publications variées qui marquent des temps forts de l’histoire de l’art – de l’architecture en particulier – des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles. De Paris à Madrid en passant par la Touraine, la Bourgogne et Biarritz ...
En raison de la crise sanitaire Covid-19, certaines publications prévues en 2020 sont reportées en 2021.
-XVIIe-XVIIIe siècles
Les Mansart. Trois générations de génies de l’architecture
Préfaces par Jean-Jacques Aillagon, Ancien Ministre, et Michael B. Rabens, Ph. D., Associate Professor, Oklahoma State University, School of Architecture (USA).
Attendu depuis longtemps, voici enfin le panorama complet de la dynastie d’architectes français Mansart qui met fin à deux siècles de tradition historiographique en histoire de l’art. Loin de s’arrêter à François Mansart et à Jules Hardouin-Mansart, la dynastie comprend trois autres membres moins connus : Pierre Delisle-Mansart, Jean Mansart de Jouy et Jacques Hardouin-Mansart de Sagonne, dit le dernier Mansart. Le lecteur trouvera là l’intégralité de l’œuvre de chacun à ce jour, une analyse croisée, une fortune critique depuis les origines, une ample iconographie et une bibliographie telles que détaillées dans le fascicule.
Souscription en ligne jusqu'en juin 2021 : https://www.lelivredart.com/project/les-mansart
Parution : 2021.
-XVIIIe siècle
"Le Buen Retiro de Robert de Cotte à Madrid, premier grand projet architectural de Philippe V (1708-1715)", Cuadernos dieciochistas, Revista de la Sociedad Espaňola del Siglo XVIII, Université de Salamanque.
L’article présente une autre approche des projets de Robert de Cotte pour le palais du Buen Retiro de Madrid, premier grand projet architectural de Philippe V, premier Bourbon d’Espagne. Au-delà des considérations historiques et stylistiques, les planches de la Bibliothèque Nationale de France – présentées ici dans leur intégralité – sont analysées aux sources de l’inspiration de l’architecte, celles de la maison Mansart, dont il était alors l’héritier officiel, ses propres réalisations et celles de ses confrères de l’Académie royale d’architecture : Versailles, Trianon, Marly, Meudon, mais aussi Fresnes-sur-Marne, Vaux, l’hôtel de Rohan-Soubise et bien d’autres sont au menu de ce beau panorama de l’architecture du Grand Siècle. Publication par la Sociedad espaňola des Estudios del Siglo XVIII de l’Université de Salamanque (Espagne).
Parution : Décembre 2019.
Cuadernos dieciochistas, vol. 20, 2019
"Julien-David Le Roy (1724-1803). Correspondance avec le marquis de Voyer (1766-1777)", Journal des Savants, n°1-2020, Académie des Inscriptions et Belles-Lettres.
Cette correspondance entre deux Parisiens fameux d’origine tourangelle, rédigée entre 1766 et 1777, aux temps forts de l’activité artistique du marquis de Voyer, montre l’autre facette du personnage Le Roy, pionnier de l’hellénisme français. Ce n’est plus l’académicien, le théoricien et l’inventeur qui apparait ici mais l’homme sous toutes ses facettes : ses espérances, ses angoisses, son goût de la politique, du théâtre et des lettres, son activité de conseiller artistique auprès du marquis de Voyer, tant à Paris qu’à son domaine des Ormes en Touraine, ses liens avec les architectes Chambers, De Wailly (notamment dans la fameuse affaire de la nomination de celui-ci à l’Académie d’architecture en 1767), et bien d’autres personnalités du temps. Apparait également un versant singulier et méconnu : son activité d’espion en Angleterre pour la monarchie française. Bref, une correspondance qui éclaire sur bien des aspects méconnus du siècle des Lumières et qui ravira autant les amateurs du XVIIIe siècle que les hellénistes. Publication dans Le Journal des Savants, plus ancien périodique littéraire et scientifique d'Europe (1665), par l'Académie des Inscriptions et Belles Lettres (Institut de France).
Parution : Juin 2020.
Actes du colloque Jacques-François Blondel et l'enseignement de l'architecture, Cité de l'Architecture, Paris, 14 décembre 2017.
Actes sur l'une des figures majeures de l'enseignement et de la théorie architecturale en France au XVIIIe, professeur à l'Académie royale d"architecture de 1762 à 1774. Nous y relaterons son lien particulier avec les Mansart et les raisons de son mutisme délibéré sur le dernier d'entre eux, Jacques Hardouin-Mansart de Sagonne.
Parution : 2021.
"Jacques Hardouin-Mansart de Sagonne - Pierre Meunier : les vraies origines du Palais du Commerce de Tours (1757-1759)", Bulletin de la Société archéologique de Touraine. Histoire et Patrimoine, tome LXVI, 2020.
Un étonnant parallèle entre le grand architecte tourangeau du XVIIIe siècle, Pierre Meusnier (1711-1781) et Jacques Hardouin-Mansart de Sagonne (1711-1778), leurs liens communs avec Versailles, le Palais-Royal et le réseau Voyer d'Argenson, ainsi que les raisons esthétiques qui amenèrent faussement certains historiens à une attribution au dernier des trois grands Mansart.
Parution : avril 2021.
"Jacques Hardouin-Mansart de Sagonne, Premier architecte des Etats de Bourgogne (1742 - 1746 - 1776)", Revue de Dijon Histoire et Patrimoine, 2020.
Evocation d'un aspect ignoré de l'histoire de l'architecture de la Bourgogne au XVIIIe siècle et d'un Mansart qui contribua au regain d'intérêt pour le projet du canal de Bourgogne en 1763-1764 avant que Louis XV ne le confiât finalement à Jean-Rodolphe Perronet et Antoine de Chézy.
Parution : avril 2021.
-XIXe siècle
Biarritz sous le Second-Empire (1854-1870), hors-série "Napoléon III. Le magazine du Second Empire".
Sont évoqués ici la construction de la Villa Eugénie, le projet de Napoléon III à Biarritz (domaine, plage et cité nouvelle), la vie et les mondanités du couple impérial. Un avant-goût avant le grand ouvrage sur le domaine impérial prochainement.
Parutions : -juillet 2020, dans sa version hors-série. Disponible en kiosque et en ligne.
-novembre 2020, dans sa version édition. Disponible en librairie.
https://www.rue-des-livres.com/editeurs/1436/soteca.html
Le domaine impérial de Biarritz. Versailles et Trianon sur la côte basque.
Préfaces par Abel Douay, Président des Amis de Napoléon III, Société historique du Second Empire et Bernard Chevallier, Conservateur général honoraire du Patrimoine, Ancien Directeur du Musée national des Châteaux de Malmaison et de Bois-Préau.
On a beaucoup parlé de Biarritz sous le Second Empire, trop peut-être, et souvent de manière approximative, faute de sources disponibles localement. Au-delà des éléments livrés par les témoins et mémorialistes du temps, nous présentons enfin l’évolution et les différentes réalisations d’un domaine impérial demeuré méconnu jusqu’à présent, si ce n’est à travers la seule Villa Eugénie. Sont présentées en effet ici pour la première fois les planches conservées à Paris. Nous examinerons aussi plus en détail l'ambitieux projet de Napoléon III à Biarritz : un domaine assorti d’une cité nouvelle en brique et pierre à l’instar du Versailles de Louis XIV, avec aménagement du littoral (plage de l’Impératrice, promenade, ports). Une autre vision de la Biarritz impériale ...
Parution : 2021.
-Divers
Beaumont-la-Ronce. Un château en Touraine, éditions La Simarre, Joué-lès-Tours, 2019.
Place forte de la Touraine depuis le XIIe siècle, située à 22 kms au nord de Tours, dans la Gâtine tourangelle, le château de Beaumont-la-Ronce a contribué aux riches heures de la région. Il est depuis trois siècles la propriété de la famille Bonnin de La Bonninière de Beaumont, l'une des plus importantes familles nobles de France dont l'ancienneté est attestée depuis le Moyen Âge.
Alliée aux plus hautes familles (Broglie, Miromesnil, Gallet de Mondragon, Orillard de Villemeanzy ...), elle a donné des généraux, des préfets, des conseillers généraux, des gens d'Eglise, des mécènes, des artistes, des sportifs ...
L'ouvrage, le premier sur le château et la famille, livre un panorama de l'histoire de l'architecture et de l'environnement de Beaumont-la-Ronce, tant naturel (agriculture, massif forestier) que culturel (chasse, musique).
À une époque qui perd peu à peu ses racines terriennes et ses traditions, on se plongera volontiers dans ce qui fait la Touraine authentique. De l'art de vivre en Val-de-Loire en quelque sorte ...
Parution : Décembre 2019
Achat en ligne : https://www.editeur-imprimeur-tours.fr/notre-catalogue-en-ligne-regionalisme
Découvrez la formidable destinée d'un petit port du Pays basque devenu par la perspicacité d'une impératrice et la volonté farouche d'un empereur, tel Louis XIV à Versailles, une cité de renommée internationale.
Une histoire revue et corrigée à la lumière des archives conservées à Paris, divisée en trois parties : la vraie histoire de la Villa Eugénie ; le projet impérial (domaine, plage, cité) ; les séjours et fêtes.
Une publication passionnante pour mieux apprécier Biarritz durant vos séjours en attendant le grand ouvrage sur le domaine impérial à paraître prochainement.
Le hors-série Napoléon III - Revue du Souvenir napoléonien, paru en juillet dans les kiosques, est désormais disponible en librairie dans sa version édition depuis le 18 novembre.
Bonne lecture et bonne fêtes !
Version Edition Version Revue
Hors-série Napoléon III. Revue du Souvenir napoléonien 2020.
Editions Soteca.
https://www.soteca-editions.fr
80 pages, 14,90 €
Version Edition disponible à compter de novembre 2020 en librairie et en avant-première sur ce site
Commande à : chanteranne.soteca@gmail.com en précisant la version souhaitée (édition ou revue) et le code SOTPC06
Vous aimez le XVIIIe siècle, la Grèce et l'Angleterre, les Arts et les Sciences, le Théâtre et les Lettres, l'Histoire et la Diplomatie, alors découvrez la correspondance inédite de Julien-David Le Roy, pionnier de l'hellénisme français, grand découvreur des antiquités grecques au milieu du XVIIIe siècle1, avec Marc-René de Voyer d'Argenson, marquis de Voyer, important mécène de son temps, longtemps oubliés des historiens de l'art2 .
Cette correspondance, issu du fonds de la famille Voyer d'Argenson à Poitiers, est celle de deux personnalités majeurs du monde des arts au XVIIIe siècle, liés par leur origine tourangelle (Paulmy et Argenson pour Voyer, Descartes et Tours pour Le Roy).
Elle est une source d'informations exceptionnelles sur la fin du règne de Louis XV, particulièrement dans le champ artistique à travers les deux chantiers fameux du marquis : son hôtel du Palais-Royal à Paris, rue des Bons Enfants, dit Hôtel de Voyer3 , et le vaste chantier du château des Ormes (Vienne) avec sa grange-écurie sur la route de Paris à l'Espagne, entre Touraine et Poitou.
Cette correspondance vient ainsi compléter celle de l'architecte britannique, William Chambers, publiée par Janine Barrier en 20104.
Le Journal des Savants est le plus ancien des journaux littéraires d'Europe. Fondé en 1665, il fut placé en 1701 sous le patronnage royal. Disparu en 1792, il fut réorganisé par l'Etat en 1816. Depuis 1903, il est publié sous les auspices de l'Institut de France et, depuis 1909, par l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres dont Le Roy fut l'un des membres éminents. Cette publication est ainsi un juste retour des choses pour une personnalité assez mal connue des Français.
Académie des Inscriptions et Belles Lettres - Journal des Savants
Commander la revue : publications@aibl.fr
1. La Grèce était alors sous le joug turc.
2. Il fut longtemps confondu avec son oncle, le marquis René-Louis de Voyer d'Argenson, mémorialiste réputé et ministre des Affaires étrangères de Louis XV.
3. C'est à tort que l'on qualifie les décors réalisés là pour lui par Charles De Wailly & consorts, de ceux de la "Chancellerie d'Orléans", l'hôtel n'appartenant plus aux Orléans depuis 1752.
4. Janine Barrier, William Chambers. Une architecture empreinte de culture française suivi de Correspondance avec la France, coll. Art'Hist, Paris, 2010.
Vous pouvez souscrire dès à présent et jusqu'en juin 2021 à l'ouvrage Les Mansart. Trois générations de génies de l'architecture au tarif préférentiel de 58€ au lieu de 69€ TTC.
Pour tous les amateurs des Mansart et de l'architecture française des XVIIe-XVIIIe siècles.
Jacques Hardouin-Mansart de Sagonne (1711-1778) fut le dernier des trois grands Mansart. Sa notoriété d'architecte du roi Louis XV et sa fortune lui valurent de se faire portraiturer par deux des plus grands pastellistes français du XVIIIe siècle : Maurice-Quentin de La Tour (1704-1788) et Louis Vigée (1715-1767), père de la célèbre Elisabeth Vigée-Lebrun (1755-1842).
Le premier portrait par La Tour figure sur le livret du Salon du Louvre en 1738 (p. 17, n° 70). Ce portrait n'est curieusement pas signalé dans les catalogues de l’œuvre de l’artiste par Xavier Salmon en 2001 et 20041. Il apparait en revanche dans le Dictionnary of pastellists before 1800 par Neil Jeffares en 20062. Il n’y a pas d’autre "Mansard, architecte du roy" à cette époque que lui. Ce portrait correspond à son entrée au service du comte de Clermont, prince du sang, abbé commendataire de Saint-Germain-des-Prés en 1737.
Celui de Vigée fut présenté au salon de l’Académie de Saint-Luc − académie protégée par le marquis Marc-René de Voyer d'Argenson, son ami et mécène − en 1751 (n° 118 du livret)2. Ce portrait correspond à sa pleine activité pour le marquis à ses château et haras d'Asnières-sur-Seine.
Peut-être perdus (?), ces portraits méritent toutefois d'éveiller la curiosité des amateurs de peinture XVIIIe. Cet appel s'adresse particulièrement aux conservateurs de musée, aux historiens de l'art de la période, aux collectionneurs, marchands d'art et autres détenteurs de pastels des deux artistes dont ils ignorent l'identité jusqu'à présent.
La physionomie de l'architecte peut être rapprochée de celle de son père, Jacques Hardouin-Mansart, comte de Sagonne (1677-1762), portraituré vers 1701 à l'occasion de son mariage avec Madeleine Bernard, fille de Samuel Bernard, banquier de la cour, par Hyacinthe Rigaud.
Elle peut être aussi rapprochée de celle de son aïeul, Jules Hardouin-Mansart (1646-1708), à ses débuts.
En vous remerciant de votre collaboration.
1.https://neiljeffares.wordpress.com/2018/07/12/the-louvre-pastels-catalogue-errata-and-observations
2.references-neil-jeffares.pdf
3.Archives de l'Art Français, t. IX, 1915, p. 477.
Découvrez notre dernier ouvrage sur le château de Beaumont-la-Ronce en Touraine.
Outre l'histoire et la description d'un château qui couvre sept siècles d'architecture (XIIe-XIXe siècles), vous trouverez le portrait de la famille Bonnin de La Bonninière de Beaumont, l'une des plus anciennes familles de France, qui puise ses racines dans les terres du nord de la Touraine et de la Sarthe depuis le Haut Moyen Âge. Ses enfants servirent les rois de France d'Henri IV à Louis XVI : à partir du règne de Louis XIV, ils figurent parmi les Pages des Ecuries du Roi et de la Reine à Versailles.
Vous découvrirez des personnalités remarquables, honorées par de nombreuses distinctions* :
-André, marquis de Beaumont (1761-1838), page de Marie-Antoinette, laquelle contribua à son union avec Anne Hue de Miromesnil, dame du palais de la reine, nièce du fameux garde des sceaux de Louis XVI. Il fut sous le Premier Empire le chevalier d'honneur et l'introducteur des ambassadeurs de l'impératrice Joséphine.
-Marc-Antoine, comte de Beaumont (1763-1830), frère du précédent, brillant officier d'Empire dont le nom figure sur l'Arc-de-Triomphe.
-Gustave de Beaumont (1802-1866), député, ambassadeur, membre de l'Institut de France, mentor et compagnon de route d'Alexis de Tocqueville (1805-1859) aux Etats-Unis en 1831, dont les écrits et le rôle dans ce périple méritent d'être amplement redécouverts. Il rédigea ainsi en 1835, Marie ou de l'esclavage aux Etats-Unis, dénonciation de la traite des Noirs sous forme de récit romantique, véritable analyse critique de la société américaine de son temps, assortie de nombreuses annotations.
-Adalbert de Beaumont (1809-1869) qui joua un rôle majeur dans la découverte et la promotion de l'art musulman en France au milieu du XIXe siècle et dont les superbes dessins sont conservés au musée des Arts Décoratifs à Paris. Dessins qui furent exposés dans le cadre de l'exposition Purs décors en 2007.
-Charles de Beaumont (1867-1919), grand historien de la Touraine et vice-président de la Société Archéologique de Touraine, auteur d'un brillant ouvrage sur sa famille depuis le Moyen Âge (1907).
-Marc de Beaumont (1869-1931), principal fondateur et vice-président du Cercle Interallié, crée en 1917.
-Etienne de Beaumont (1883-1956), mécène et figure majeure des festivités parisiennes des Années folles, ami de Jean Cocteau, du baron de Rédé et de Raymond Radiguet dont il inspira le célèbre roman Le Bal du Comte d'Orgel (1924).
-Jean de Beaumont (1904-2002), sportif de haut niveau, médaillé aux J.O de 1924 à Paris, président du Comité olympique français, qui présida les J.O. d'hiver de 1967 à Grenoble aux côtés du Général De Gaulle. Il fut aussi un important homme d'affaire allié à la famille Rivaud.
On trouvera dans l'ouvrage d'autres personnalités tout aussi passionantes, aux profils très divers.
Prix : 12 € TTC.
Vente :
Librairie La Boite à Livres, 19 rue Nationale, Tours (sur commande auprès de Philippe Cachau)
*La famille de Beaumont compte une trentaine de membres de la Légion d'honneur.
Au XIXe siècle, Biarritz fut largement dominée par le style néo-Louis XIII, dit "Louis XIV" à cette époque, avec ses façades de brique ou de fausse brique et de pierre. Cette esthétique était issue de la demeure impériale de Napoléon III et d'Eugénie, dite "Villa Eugénie", et des autres bâtiments du domaine impérial (pavillons d'entrée, écuries, chapelle). La villa (château devrait-on dire) était inspirée du premier château de Versailles de Louis XIII et de Louis XIV.
L'esthétique de fausse brique de certains hôtels, immeubles et villas fut abandonnée au cours du XXe siècle, particulièrement à partir des années 1960-1970, au profit d'un affreux crépis rouge monotone qui se répandit par souci d'économie et de facilité.
L'esthétique de la nouvelle Biarritz de Napoléon III, outre la Villa Eugénie, était aussi héritée de celle adoptée par Louis XIV pour sa ville de Versailles.
Découvrez donc dans l'Album photos les différents aspects de cette esthétique dénaturée par le temps au point de modifier totalement notre perception de ce que fut Biarritz sous Napoléon III et à la fin du XIXe siècle. Le récent ravalement de l'Hôtel du Palais (2018-2020) témoigne de ces pratiques malencontreuses qui ont la vie dure ...
Découvrez l'histoire et l'architecture de la Biarritz de Napoléon III sous le prisme méconnu de Versailles et de Trianon. Informations et inscription dans Conférences.
François-Joseph Bélanger (1744-1818) fut l'un des architectes majeurs de la seconde moitié du XVIIIe siècle. On trouvera la diversité de ses talents consignée dans le programme du colloque ci-dessous, organisé à l'occasion du bicentenaire de sa mort.
Bélanger est surtout connu pour avoir tenu le pari donné par le comte d'Artois - futur Charles X - à sa belle-soeur, Marie-Antoinette, d'ériger un nouveau pavillon de plaisance en moins de trois mois : celui de Bagatelle. Pari tenu (septembre - novembre 1777) ! Ce prodige vaudra à l'architecte la commande, la même année, de la Folie Saint-James à Neuilly par Claude Baudard de Vaudésir, baron de Saint-James. Bélanger réalisera aussi pour le comte d'Artois, cette année-là, la fameuse salle à manger néo-classique du château de Maisons (1777-1784).
Le comte d'Artois avait recruté Bélanger, dont il fut le premier architecte de sa maison en 1778, sur la recommandation de Marc-René de Voyer d'Argenson, dit le marquis de Voyer (1722-1782), ainsi que l'indique une lettre de l'architecte à celui-ci du 22 août. Le marquis était réputé en effet pour son goût sûr, audacieux, et la protection accordée à de nombreux artistes par ses différentes commandes : château et haras d'Asnières, réfection et nouveaux décors de l'hôtel d'Argenson, dit aussi "Chancellerie d'Orléans", près le Palais-Royal à Paris, château, haras et grange-écurie des Ormes (Vienne), réalisations que l'on trouvera évoquées sur ce site.
En 1778, Bélanger marqua sa reconnaissance au marquis pour la recommandation qu'il lui avait accordée auprès d'un autre commanditaire prestigieux : Lord Shelburn à Londres. Il lui confirma le rôle éminent dans les arts de son temps : "non seulement vous êtes l'ami des Arts, mais vous méritez d'être le père des artistes" !
Bélanger et Voyer avaient de nombreux liens à commencer par celui de son maître, Julien-David Le Roy, pionnier de l'hellénisme français, membre des Académies royales d'Architecture et des Inscriptions et Belles-Lettres. Le Roy était le protégé et le conseiller du marquis depuis les années 1750. Il y eut aussi la proximité de Bélanger avec son confrère, Charles De Wailly, architecte du marquis à partir des années 1750 : décors de la salle à manger du château d'Asnières (1754), de l'hôtel d'Argenson (1762-1770), constructions du corps central du château et de la grange-écurie des Ormes (1766-1783). Bélanger était aussi proche de l'élève et collaborateur de De Wailly, Bernard Poyet, qui oeuvra sur les derniers chantiers évoqués.
Bélanger et Voyer avaient d'autres points communs : l'Angleterre - l'architecte s'y rendit à deux reprises (1773 et 1778) - et le cheval : par sa maîtresse, la fameuse cantatrice Sophie Arnoult, l'architecte travailla à l'hôtel parisien et au haras de Canisy en Normandie, propriété de Louis-Félicité de Brancas, comte de Lauraguais, ami de longue date du marquis de Voyer.
La relation entre Voyer et Artois s'était établie, quant à elle, par l'intermédiare de Louis-Philippe-Joseph, duc de Chartres, futur duc d'Orléans, intime des D'Argenson et cousin d'Artois. La proximité de leurs domaines en bordure de Seine (châteaux de Neuilly et d'Asnières pour Voyer d'Argenson, Bagatelle et Maisons pour Artois), leurs goûts communs de l'Angleterre, des arts et surtout des chevaux avaient servi également leur relation. C'est par ce biais qu'elle se fit en effet : en 1775, date d'acquisition de Bagatelle par le comte d'Artois, le marquis de Voyer vendit des pur-sang anglais, issus de ses haras des Ormes, au duc de Chartres. Artois en souhaita en 1777 pour la réalisation de ses haras de Maisons, établis dans les écuries du château.
Voyer lui prodigua parallèlement ses conseils pour la nouvelle salle à manger du château de Maisons, lui recommandant Bélanger. L'architecte était alors au service de la Couronne en tant que dessinateur des Menus Plaisirs depuis 1767. Parallèlement à Maisons, il devait réaliser les écuries du comte, rue d'Anjou à Paris (1778), où Voyer avait les siennes, et celles de son épouse à Versailles (1783).
Ce sont là des aspects méconnus de l'histoire de ces hommes emblématiques d'un certain art de vivre à la française au XVIIIe siècle. Aspects qu'il nous a paru important d'évoquer et de partager à l'occasion de ce colloque.
programme colloque Bélanger, décembre 2018
Sources : Poitiers, Bibliothèque universitaire, fonds ancien, Archives d'Argenson.
Nicole de Blomac : Voyer d'Argenson et le cheval des Lumières, Paris, éd. Belin, 2004.
Le château de Versailles rend hommage, du 6 octobre 2018 au 3 février 2019, à Louis-Philippe, roi des Français, qui décida en 1833 de consacrer le lieu « À toutes les gloires de la France" par la création d’un musée de l’histoire de France, depuis Clovis à son arrivée sur le trône en 1830. Ce musée fut inauguré le 10 juin 1837 et ouvrit ses portes dès le lendemain. L’exposition, dont la commissaire est Valérie Bajou, était prévue depuis une dizaine d’années au moins mais n’avait jamais pu voir le jour.
Longtemps, en effet, depuis Pierre de Nolhac (1859-1936), conservateur du château de 1892 à 1919, ce musée français demeura honni de la conservation du château. Seul l’Ancien Régime retenait toute son attention. Plus généralement, hormis, l’ère napoléonienne au Grand Trianon, le XIXe siècle était proscrit suivant le goût général du XXe siècle. Les choses évoluèrent quelque peu à partir des années 1970-1980 quand, suite à la loi programme de 1978, on décida de conserver le musée de l’Histoire de France – établi à l’emplacement d’anciens appartements princiers (aile sud) et de courtisans (aile nord) – dans les ailes et de rétablir l’état Ancien Régime au 6 octobre 1789, départ de la cour, dans le corps central.
Cette exposition permet de découvrir les superbes salles conçues dans le goût du temps (des Croisades, Napoléon, de 1830) et surtout les trois salles relatives à la conquête de l’Afrique du nord (Constantine, Smala et Maroc) confiée au grand peintre du temps, Horace Vernet (1789-1863). C’est en effet avec Louis-Philippe que s’ouvre l’ère coloniale de la France. Demeurées invisibles depuis des décennies, ces salles servirent tour à tour de réserves puis de lieux d’exposition. On peut enfin les découvrir dans leur état originel.
Louis-Philippe à Versailles, ce n’est pas que le château et son musée historique. Lors de ses séjours dans la cité royale, comme Napoléon, le roi des Français logeait au Grand Trianon et ce dès 1833. Pour lui et sa nombreuse famille, il décida le réaménagement des lieux en 1835. Il fit ainsi établir une chapelle dans l’aile de Trianon-sous-bois où sa fille Marie-Christine-Caroline-Adélaïde (1813-1839) épousa, en octobre 1837, le prince allemand, Alexandre de Wurtemberg (1804-1881).
Outre les appartements bien connus et encore visibles de la reine des Belges – sa fille Louise-Marie-Thérèse (1812-1850) – et le salon de famille, réalisé à l’emplacement de deux anciens salons de Louis XIV, le roi des Français fit installer son appartement à l’extrémité de l’aile sud du palais qui donnait à la fois sur les jardins et le Grand Canal, derrière l’ancien salon du conseil de Louis XIV. Il avait installé sa chambre, qui était aussi celle de Marie-Amélie – le roi et la reine couchaient bourgeoisement dans le même lit - dans celle qui fut affectée, au début du siècle, à l’impératrice Marie-Louise. Le lit de Louis XVIII aux Tuileries fut affecté là et agrandi pour l'occasion. Les enfants furent installés dans la partie nord dont les cinq fils du roi dans l’aile de Trianon-sous-Bois.
Cet appartement fait l’objet, depuis 2016, d’un rétablissement complet à l’emplacement des anciens appartements des hôtes de marque, établis en 1966, lors de la restauration du palais par le général de Gaulle. Ce rétablissement est mené par le talentueux Jérémie Benoit, conservateur en chef, à qui l’on doit la superbe restauration intérieure - dans son état Premier Empire - de la maison de la reine au hameau (inaugurée en juin 2018). Il a ressorti des réserves tout le mobilier de Louis-Philippe qui était demeuré entreposé là depuis l’ère Pierre de Nolhac. On pourra redécouvrir ces appartements très prochainement. Voilà un pas de plus vers l’état XIXe du Grand Trianon.
Pendant ses séjours à Versailles, Louis-Philippe et sa famille venaient aux offices à la cathédrale Saint-Louis. En octobre 1837, soit quelques mois après l’inauguration du musée historique du château, il assista au Te Deum qui fut donné suite à la prise de Constantine (Algérie), le 13 du mois.
Le début de son règne fut marqué par le rétablissement de la chapelle axiale de la Vierge : en 1835, on commanda à l’artiste tyrolien, Dominique Malkenecht (1793-1876), dit aussi Molkenecht, une statue de la Vierge à l’enfant en marbre qui sera présentée au Salon du Louvre en 1837. L’artiste s’était distingué alors par une Assomption de la Vierge pour la cathédrale de Metz (1835-1836). La commande venait rendre hommage à la Vierge pour avoir protéger la cité royale de l’épidémie de choléra qui avait sévi à Paris et ses environs en 1831-1832.
La réalisation de cette statue devait conduire au rétablissement complet de la chapelle dans les années 1840. En 1843, l’évêque, Mgr Louis Blanquart de Bailleul, décida la réfection de l’autel et fit disposer par la fabrique la balustrade en marbre que l’on voit aujourd’hui. Les marbres furent issus de la Petite Venise, près du Grand Canal, où se trouvaient différentes margelles des bassins du parc. En 1847, la statue de Malkenecht, disposée jusqu’alors sur un piédestal, put enfin trouvée place au-dessus de l’autel, conformément au souhait des fidèles. On réalisa cette année-là la gloire baroque avec têtes de chérubins. L’ensemble remplaçait le tableau de Hyacinthe Colin de Vermont, La présentation de la Vierge au Temple (1755), accrochée là depuis le milieu du XVIIIe siècle (tableau visible dans une chapelle latérale de la nef).
La restauration de la chapelle de la Vierge s’acheva par la réalisation des vitraux de l’Annonciation et de l’Assomption. Ils furent confiés à Achille Devéria (1800-1857),célèbre peintre et lithographe de l’ère romantique, que Louis-Philippe avait sollicité pour son musée historique et le vitrail de la chapelle du Grand Trianon. Exécutés par la manufacture de Sèvres, ces superbes vitraux furent installés en juin 1848. Le roi des Français était alors déchu depuis la révolution survenue en février. Il avait offert le vitrail de l’Assomption en mars 1847sur sa liste civile en gage de bienfaisance à la ville de Versailles.
Après votre visite de l’exposition au château, pensez aussi à parachever votre périple par celle de ces deux sites emblématiques de sa présence à Versailles.