Venez découvrir sur les bords de l'Essonne, un des hauts lieux de la biodiversité en Ile-de-France : le domaine départemental de Montauger. Installé dans les vestiges d'un château du XVIIIe siècle, oeuvre de Jacques Hardouin-Mansart de Sagonne, il a été inauguré le 30 juin dernier. Partez à la rencontre d'une faune et d'une flore exceptionnelles et naviguez, durant les chaleurs d'été, sous les délicieux ombrages d'une rivière pleine de charme. Clichés et explications dans l'Album photos.
Colloque international, organisé par les Universités Paris-Nanterre et Bordeaux-Montaigne (CLARE), avec le soutien de l’Université Paris-VIII et du Musée du Louvre. Université Paris-Nanterre, le 30 mai, Musée du Louvre, auditorium, les 31 mai et 1er juin 2018.
Colloque international Paris, Nanterre-Louvre, 30 mai-1er juin 2018
Sur ce thème, voir Musée municipal de Libourne : la peinture au féminin (XVIe-XXe siècles).
De Jules Hardouin-Mansart à Jacques Hardouin-Mansart de Sagonne (ou de Lévy), les Mansart ont toujours souhaité attacher leur image à celle de la dynastie régnante, les Bourbons. Quand une dynastie d'architectes entend jouer un rôle éminent dans le fief de l'une des plus illustres dynasties de la monarchie française... A découvrir dans notre dernier article pour la Société d'Emulation du Bourbonnais.
Jacques-François Blondel (1705-1774) fut le grand maître de l'enseignement de l'architecture en France au XVIIIe siècle. Découvrez le programme du colloque et inscrivez-vous sur le site de la Cité de l'Architecture dans Conférences. Voyez aussi le propos de notre conférence sur les liens de l'architecte-enseignant avec les Mansart.
Le dernier numéro du Bulletin de la Société de l'Histoire de l'Art Français, année 2013, paru début 2017, présente non seulement une série d'articles tous plus passionnants les uns que les autres mais rassemble aussi d'exceptionnelles signatures. Nous sommes ainsi heureux de voir figurer notre article "Le mécénat du marquis de Voyer au château et aux haras d'Asnières-sur-Seine : enjeux politiques et culturels (1750-1755)" (p. 139-171) aux côtés de :
-Emmanuelle Loizeau, docteur en histoire de l'art au Centre André Chastel : "Le château de Chilly : question d'attribution et de restitution" (p. 9-30).
-Pierre Rosenberg, ex-président du musée du Louvre : "Les cinq Poussin des Reynon" (p. 31-40).
-Henriette Pommier, ingénieur CNRS en histoire de l'art à Lyon : "Richesse insoupçonnée d'une collection lyonnaise du XVIIe siècle. Les Reynon, marchands de soie et fabricants" (p. 41-63).
-Alexandre Maral, conservateur au Château de Versailles : "Lieux secrets de Versailles : les annexes de la chapelle royale dans l'aile du Nord" (p. 65-101).
-Yves Beauvalot, ex-directeur du CARAN : "Jean-Baptiste et Edme Bouchardon à Dijon (1716-1729) : nouvelles approches et découvertes" (p.103-137).
-Jean-Loup Champion, directeur de collections Gallimard : "Jean-François-Théodore Gechter (1796-1844), sculpteur romantique et ses éditions de bronze : un album inédit" (p. 173-254).
-Patrice Roquefeuil, historien de l'art : "Une autre Ruche : les ateliers de la rue Aumont-Thiéville à Paris 1884-1914" (p. 255-296).
-Nicole Tamburini, historienne de l'art : "Les carnets du chanoine Gabriel Sarraute (1893-1991) : un homme d'église passionné d'art et proche des artistes de son temps" (p.297-323).
Numéro disponible auprès des Editions de Boccard, 4 rue de Lanneau, 75 005 Paris.
Découvrez dans le dernier numéro de la revue Château de Versailles, n° 26, juillet-septembre 2017, quelques aspects de la passionante correspondance entre la marquise de Pompadour et le duc des Deux-Ponts, Christian IV, prince palatin, ou un éclairage inédit sur les échanges politiques, militaires et culturels entre la France et l'Allemagne au milieu du XVIIIe siècle.
La publication de cette correspondance est envisagée aux éditions Hommel.
En juin dernier, nous avons eu le plaisir d’avoir confirmation par la grande spécialiste de Hyacinthe Rigaud (1659-1743), Mme Ariane James-Sarazin, conservatrice du Patrimoine, de l’authenticité du portrait de Madeleine Bernard. Portrait qui n’était qu’attribué jusque là au grand maître du portrait français des XVIIe-XVIIIe siècles.
Madeleine Bernard (1684-1716) était la fille du fameux banquier de la Cour, Samuel Bernard (1651-1739), l’un des hommes les plus fortunés de son temps. Le portrait fut réalisé, semble-t-il, à l’occasion de son mariage en 1701 avec le fils de l’autre grande personnalité du règne de Louis XIV, Jules Hardouin-Mansart (1646-1708), Premier architecte du roi et Surintendant des Arts, Jardins et Manufactures, autrement dit le ministre des arts du grand roi. Après les brillants mariages de ses deux filles (Catherine-Henriette avec le financier Claude Lebas de Montargis et Catherine avec le conseiller au Parlement ,Vincent Maynon), Hardouin-Mansart entendait terminer en apothéose l’union de son dernier enfant survivant, son fils, Jacques (1677-1762), alors conseiller à la 1ère chambre des enquêtes du Parlement de Paris. Ce mariage, célébré en janvier 1701 à Paris, fut considéré comme le mariage du siècle : les deux plus grosses fortunes de France, voire d'Europe, unissaient leurs enfants !
Les portraits des deux époux, conservés dans la descendance de la famille Bernard jusqu’à présent, présentent tous deux le même format ovale et deux cadres quasi-identiques. Ils sont tournés l'un vers l'autre. L’attribution du portrait de Jacques Hardouin-Mansart à Rigaud est rejetée par Mme James-Sarrazin. Ceci est d’autant plus surprenant que de nombreux membres de la famille Hardouin-Mansart furent portraiturés par l’artiste, à commencer par l’architecte lui-même, son beau-frère Robert de Cotte (1656-1735) ou son gendre Lebas de Montargis. Rappelons que Rigaud vécut et mourut rue Louis-le-Grand, dans une maison (n° 1, plaque sur la façade) qui se trouvait à deux pas de celle que possédait Hardouin-Mansart, rue neuve des Petits-Champs (actuelle rue Danielle Casanova, nos 4-6, à l’angle de la rue d’Antin), maison qui échut à sa fille Catherine-Henriette à son mariage en 1693. Nous ne doutons pas que le portrait de Jacques fut confié à un autre grand maître du genre dont de prochaines analyses devraient permettre l’identification.
Après une premier examen visuel de l’œuvre par Mme James-Sarrazin, le visage de l’épousée est bien de la main de l’artiste. Des radiographies devraient confirmer, là aussi, si le vêtement est de lui ou de l’atelier.
L’originalité de ce portrait réside, notamment, dans les rehauts de blanc de la chevelure au naturel, peinte comme s’ il s’agissait d’une perruque poudrée. Le portrait, extrêmement sobre voire négligé pour une fille de banquier, est loin des portraits grandiloquents auxquels le peintre nous a habitués pour ce type de personnalité.
Le mariage de Jacques Hardouin-Mansart et de Madeleine Bernard ne tiendra pas bien longtemps. La réputation de libertins des deux époux était alors bien établie. Dès 1702, Jacques se liait avec une aventurière, originaire de Toulouse, Madeleine Duguesny ou Duquesny (16-1753), avec laquelle il aura plusieurs enfants dont les survivants furent les futurs architectes : Jean Mansart de Jouy (1705-1783) et Jacques Hardouin-Mansart de Sagonne, dit aussi de Lévy (1711-1778). Cette liaison adultérine fit scandale à Paris et dans toute la Cour. Une séparation de biens du couple intervint en 1709. Samuel Bernard réclamera réparation à Hardouin-Mansart et à sa famille jusque dans les années 1720 malgré le décès de Madeleine survenu en novembre 1716. Le scandale entre ces deux figures éminentes du règne de Louis XIV avait été trop grand.
Lorsque nous publions en 2009, avec Xavier Salmon, actuel directeur du cabinet des dessins du Louvre, notre ouvrage sur la cathédrale Saint-Louis de Versailles (éd. Somogy), bien peu d’historiens de l’art s’intéressaient à l’art religieux du siècle des Lumières. Les thématiques récurrentes jusqu’alors étaient le château, l’hôtel particulier, l’urbanisme des villes et les jardins*.
Si l’on traitait d’art religieux, il s’agissait le plus souvent de la seconde moitié du XVIIIe siècle à travers le néo-classicisme, le plus connu dans les ouvrages d’histoire de l’art. L’art rocaille, celui de la première moitié du siècle, n’était évoqué qu’à travers les arts décoratifs, la peinture ou la sculpture. L’architecture religieuse de la période était considérée alors − à tort − comme la continuation de celle du XVIIe baroque, faisant fi de la persistance d'une certaine tradition gothique, en plan comme en élévation, et des influences non négligeables d'un Francesco Borromini, notamment, dans les églises parisiennes, si prisées des architectes rocailles. C’est précisément cette lacune dans la connaissance de l’architecture française d’alors que nous avions tenu à corriger dans notre ouvrage, qui a fait des émules depuis (voir plus bas). Le commentaire flatteur de Françoise Hamon, ex-conservatrice à l'Inventaire et enseignante à Paris IV, dans le Bulletin Monumental en 2011, participa, semble-t-il, à la prise de conscience.
C’est avec grand plaisir que l’on peut constater, depuis le début de notre décennie, un regain d’intérêt pour l’art religieux du XVIIIe siècle. À Paris, cet intérêt fut marqué, notamment, par la naissance de la Fondation Avenir du Patrimoine à Paris, en octobre 2013, qui « a pour ambition de redonner aux églises de Paris la splendeur qu’elles méritent » (sic).
L’abandon, par l’équipe Delanoë, de l’ambitieux programme de restauration des églises de Paris, entamé dans les années 1990 par Jacques Chirac et poursuivi par Jean Tiberi, pouvait faire craindre le pire pour son splendide patrimoine religieux. La préface du catalogue de l’exposition du Petit Palais par Anne Hidalgo permet de mesurer l’ignorance de certains politiques devant la richesse du patrimoine de la capitale.
Jouvenet, Restout, Deshays, Hallé, Pierre, Natoire, Largillère et autres grands maîtres de la peinture française du XVIIIe siècle sont de superbes inconnus pour vous : courrez donc voir la superbe exposition actuellement en cours au Petit Palais jusqu'au 16 juillet**. Didier Rykner avait attiré l’attention de ses lecteurs sur cette exposition remarquable (son billet du 9 mai 2017) et elle l’est assurément.
On est en effet stupéfait par la scénographie qui restitue des intérieurs d’églises parisiennes du XVIIIe. Le point d’orgue demeure assurément la restitution du fameux décor en trompe l’œil de la chapelle des Enfants trouvés, autrefois sur le parvis Notre-Dame, par les Brunetti père et fils, avec les tableaux conçus par Charles Natoire. Cet ensemble, réalisé entre 1746 et 1750, mêlait habilement décor italien à fresque (une crèche en ruine) avec toiles dans le goût français d’alors.
La qualité des œuvres exposées permet de mesurer combien Paris était parvenu à rivaliser alors avec Rome dans le domaine religieux. Qu’il s’agisse d’architecture, de décoration, de peinture ou de sculpture, les artistes français ou étrangers (Servandoni, Meissonnier, les Brunetti…) s’étaient surpassés pour faire de la capitale française un modèle du genre, là comme ailleurs. Paris n’avait pas attendu les XIXe et XXe siècles pour être la capitale des arts ! Les pillages de la Révolution et de la Commune, le vide des églises causé par la loi de 1905 et le concile de Vatican II dans les années 1960, vont dénaturer profondément ces lieux emblématiques d’une France qui se voulait encore la fille aînée de l’Eglise. Il suffit, pour s’en convaincre, de comparer les intérieurs des églises au XIXe siècle avec celles d’aujourd’hui, à Paris comme en France.
On ne peut donc que féliciter le directeur actuel du Petit Palais et la conservation du musée de rappeler aux Parisiens, mais aussi aux touristes présents dans la capitale, la splendeur des églises de Paris au XVIIIe siècle, si amplement méconnue. Outre la peinture, l'exposition s'attache aussi aux qualités de metteur en scène de certains peintres (projet de Durameau pour le catafalque de l'impératrice-reine Marie-Thérèse d'Autriche à Notre-Dame) ou d'ornemaniste de certains architectes (pique-cierge de Soufflot pour Sainte-Geneviève).
Cette exposition fait écho à la publication, en novembre dernier, par les éditions Picard, d’un remarquable ouvrage sur les églises et ensembles conventuels de Paris aux XVIIe-XVIIIe siècles sous la direction de Mathieu Lours, professeur à l’université de Cergy-Pontoise***. Cet ouvrage offre le panorama complet, revu et corrigé, de l’architecture religieuse de cette époque à Paris qui manquait tant.
*Cf. Mathieu Lours : Les cathédrales de France du Concile de Trente à la Révolution : mutation d’un espace sacré, thèse d’histoire de l’art soutenue à Paris I en 2006 sous la direction de Nicole Lemaître. Le thème n'est pas évoqué dans Les arts réunis. Mélanges offerts à Daniel Rabreau, Paris, 2017.
**Exposition Le baroque des Lumières. Chefs-d’œuvre des églises parisiennes au XVIIIe siècle, Petit Palais, 21 mars-16 juillet 2017.
***Paris et ses églises du Grand Siècle au Lumières, éd. Picard, Paris, 2016.
Fabuleux peintre de la société de la Belle Epoque, découvrez l'oeuvre de Paul-César Helleu (1859-1927) sur le site des Amis, revu et corrigé :
L'année 2017 est marquée par un nombre non négligeable (8 au total) de publications scientifiques et grand public que nous vous invitons à découvrir. Les voici :
-"De Jules Hardouin-Mansart à Jacques Hardouin-Mansart de Lévy : Les Mansart, une dynastie en Bourbonnais", Bulletin de la Société d'Emulation du Bourbonnais, tome 78, 4e trimestre 2017, décembre 2017, p. 558-567..
- "L'entrepôt général d'Asnières ou les beaux haras oubliés du marquis de Voyer", Revue des Amis du Cadre noir de Saumur, n° 89, 2016 (article en ligne complet, janvier 2017).
-"Solférino. Napoléon III à la conquête de l'ouest", Le Festin, n° 100, hiver 2017, p. 48-53 (parution décembre 2016).
-"L'église des Carmes-Billettes : une église d'après Jacques Hardouin-Mansart de Sagonne (1744-1758)", Bulletin de la société de l'Histoire de Paris et de l'Ile-de-France, année 2014, décembre 2016, p. 95-106 (version complète en ligne, février 2016).
-"François Hugunény, premier maire de Beaumont-de-Lomagne et parent des Mansart", Les Cachiers de la Lomagne, n° 21, année 2015 (parution mars 2017).
Le Festin, la grande revue du patrimoine en Nouvelle Aquitaine, célèbre son n° 100 à travers diverses réalisations utopiques de la région. Découvrez notamment le bourg de Napoléon III à Solférino (Landes), vaste projet de colonie dans les landes arides de Gascogne, qui marque la naissance de la forêt landaise.
Bruno Ledoux, propriétaire du domaine d'Ilbarritz à Bidart (Pyrénées Atlantiques), fameux domaine fantasmagorique du baron Albert de L'Espée, est l'invité d'honneur de ce numéro.
Parution : 9 décembre 2016.
En septembre dernier, le salon de compagnie de l’Empereur au Grand Trianon a vu le retour de deux œuvres de Jean Belin, dit Blin de Fontenay (1653-1715). Conservées au musée des Beaux-Arts de Caen, ville dont l’artiste était originaire, ces œuvres font partie des derniers tableaux, saisis à la Révolution et dispersés dans les musées de province sous le Premier Empire, à n’être pas revenus lors de la restauration du palais par le général De Gaulle en 1963-1966.
Cette remise en place a pu se faire grâce au signalement que nous avions donné à la conservation du château de Versailles en 2011, après une visite du musée de Caen. Connaissant parfaitement ce salon pour avoir vu restituer, en 1985-1986, le mur à pans concaves au fond – la pièce était alors au carré – et ses boiseries par Pierre Lemoine, conservateur en chef des châteaux de Versailles et de Trianon à cette époque, nous avions souvenir de l’aspect des dessus-de-porte qui s’y trouvaient et qui étaient toujours manquants.
Cette remise en place nous est d’autant plus sensible qu’elle vient parachever le travail d’identification des toiles du Grand Trianon conduit dans les années 1960 par Antoine Schnapper (1933-2004), grand professeur d’histoire de l’art à Paris-IV, et qui donna lieu à son fameux ouvrage Tableaux pour le Trianon de marbre 1688-1714, publié à Paris et La Haye en 1967. Professeur dont je fus l’élève de 1987 à 1989. Il évoqua souvent, dans ses cours sur Louis XIV et la peinture à l’Institut d’histoire de l’art, rue Michelet, à Paris, ses recherches, ainsi que les déboires de la restauration de certaines toiles avec des méthodes américaines voulues par Gérald Van Der Kemp (son épouse était américaine, ndlr).
On rappellera que Blin de Fontenay, spécialiste français de la peinture de fleurs à l’instar des peintres flamands ou hollandais, s’était vu commander la plupart des dessus-de-porte, de cheminée et de glace sur ce thème. Louis XIV avait souhaité dédier, en effet, son nouveau palais de marbre, et sa résidence familiale (ndlr), à la déesse Flore.
Conçu par Jules Hardouin-Mansart en 1687-1688, le Grand Trianon est aussi un lieu qui nous est cher pour y avoir travaillé plusieurs mois dans les années 1980 alors que nous entamions nous études en histoire de l’art. Rappelons que le palais servit de modèle à l’une des grandes réalisations de Jacques Hardouin-Mansart de Sagonne en Allemagne, la seule effective des Mansart à l’étranger, le château de Jägersburg (1752-1756).
Avec la remise en place de ces toiles, c’est donc la restitution des décors peints du Grand Trianon, entamée il y a 50 ans, qui s’achève ici.