Versailles

Jules Hardouin-Mansart et Versailles, Versailles +, février 2023

Découvrez dans Versailles +, février 2023, n° 54, mon propos sur Jules Hardouin-Mansart et Versailles, p. 20-21.

Trop souvent réduite à la réalisation du château, des deux écuries ou du Grand Trianon, l’activité d’Hardouin-Mansart à Versailles fut protéiforme et s’étendit à tout le site royal : château, jardins, parc et ville.

L’occasion de rappeler dans cet article l’importance de l’architecte dans l’image et la perception de Versailles, quelque peu malmenée ces dernières années au profit des seuls Le Nôtre ou Le Brun, et combien il demeura, plus que tout autre artiste ou personnage du Grand Siècle, longtemps au service du Roi-Soleil (34 ans).

Ces derniers siècles, il fut, hélas, peu récompensé de son génie contrairement à d'autres gloires nationales.

Gageons que cet article saura combler quelque peu ces lacunes.

 

       Couverture Versailles +, n° 154, février 2023                Jean-Louis Lemoyne,  Jules Hardouin-Mansart, 1703, Louvre, cl. Ph. Cachau                

La renaissance de la cathédrale de Versailles, Versailles +, n° 151, novembre 2022

À l’occasion de sa restauration et de l’exposition Louis XV actuellement au château, découvrez dans la revue Versailles + de novembre, mon article pleines pages sur la cathédrale de Versailles, premier grand chantier religieux du Bien-Aimé.

Longtemps restée dans l’ombre de la chapelle royale et des grandes églises parisiennes du moment, Saint-Louis de Versailles constitue assurément un chef-d’œuvre de l’art religieux du XVIIIe siècle : parmi les plus éminents architectes, peintres, sculpteurs et ornemanistes d’alors collaborèrent à cet édifice et à sa chapelle des Catéchismes (de la Providence aujourd'hui). Un édifice conforme aux fastes d’Ancien Régime et à la notoriété de Versailles, capitale du royaume, que l’on peine à concevoir aujourd’hui.

Tous les souverains, de Louis XV à Napoléon III, en passant par Louis XVI, Louis XVIII ou Louis-Philippe, y laissèrent leur empreinte. Le pape Pie VII l’honora de sa visite en 1805.

L’occasion de rappeler aussi combien Versailles dispose d’une architecture religieuse importante : Notre-Dame, Saint-Symphorien, chapelles du Couvent de la Reine (Lycée Hoche) et de l’Hôpital royal (Richaud), toutes conçues et réalisées par d’éminents membres des Académies royales d’architecture, de peinture et sculpture.

Que cette publication soit donc l’occasion de rappeler l’intérêt majeur de l’architecture religieuse de la ville, souvent négligée médiatiquement au profit des réalisations du domaine royal.

Une occasion de beaux documentaires ou d’émissions à envisager pour une meilleure appréhension de leur histoire, leur architecture et des chefs-d’œuvre que ces édifices contiennent.

Sauf exception, les clichés sont de votre serviteur.

Bonne lecture.

Article Saint-Louis, Versailles +, novembre 2022article Saint-Louis, Versailles +, novembre-2022, pdf

 

          Versailles, cathédrale St-Louis, voussures du transept, détail, cl. Ph. Cachau            Eglise en restauration, septembre 2022, cl. Ph. Cachau

 

Le lieu le plus secret de Versailles est dans Versailles +, n° 150, octobre 2022

Découvrez dans le n° 150 de Versailles +, octobre 2022*, p. 20-21, l'un des lieux les plus secrets et méconnus du domaine de Versailles :

La chapelle des Pages de la Grande Ecurie de Jules Hardouin-Mansart (1682).

La combinaison des ordres d'architecture employés (colonne ronde et pile carrée) se retrouveront au bosquet de la Colonnade (1685).

Article Versailles +, octobre 2022Article Versailles +, octobre 2022, pdf

 

     Couverture Versailles +, n° 150, octobre 2022          Jules Hardouin-Mansart, ordres d'architecture de la Chapelle des Pages, Grande Ecurie, Versailles, 1682  

                 

* tirage 40 000 exemplaires, Versailles et périphérie.

Alexis de Tocqueville : de Versailles à la Touraine

On ne présente plus Alexis de Tocqueville (1805-1859), de son vrai nom Alexis-Henri-Charles Clérel, comte de Tocqueville, chantre de la démocratie américaine. Le début de sa carrière fut marquée par sa nomination, en 1827 en tant que juge auditeur au Tribunal royal de Versailles. Son père était alors préfet de Seine-et-Oise.

Cette nomination lui valut de faire la connaissance de Gustave Bonnin de La Bonninière de Beaumont, dit Gustave de Beaumont (1802-1866), désigné l'année précente (22 février 1826), procureur du roi au tribunal de première instance. Beaumont restera à Versailles jusqu'à sa nomination à celui de Paris, le 27 septembre 1829.

Les deux hommes, qui étaient de la même génération et pétris des mêmes idées, se lièrent d'une amitié indéfectible dans la cité royale. Beaumont hébergea ainsi son ami au 66 rue d'Anjou où il disposait d'un appartement. Une plaque commémorative rappelle la présence de Tocqueville à cet endroit, de 1828 à 1832*. Il nous est sensible à plusieurs titres : non seulement en tant qu'enfant du quartier Saint-Louis de Versailles, mais aussi en tant qu'ex-voisin du lieu durant deux décennies et enfin en tant qu'auteur d'un ouvrage sur la famille de Beaumont et son fief tourangeau en 2019**.

                    Logement de Tocqueville à Versailles, 66 rue d'Anjou, cl. Ph. Cachau                    Plaque du 66 rue d'Anjou à Versailles, cl. Ph. Cachau

En 1830, suite à leur démarche auprès du garde des Sceaux, Tocqueville et Beaumont obtinrent du gouvernement un congé de dix-huit mois afin de se rendre aux Etats-Unis pour étudier le système pénitentiaire américain, aux conceptions révolutionnaires alors en termes de gestion des détenus. En avril 1831, les deux hommes embarquèrent au Havre en direction de New York. Ce séjour, qui s'étendit jusqu'en janvier 1832, valut aux deux amis la sortie d'ouvrages majeurs pour le XIXe siècle, à savoir : pour Gustave de Beaumont, Du système pénitentiaire aux Etats-Unis (1833) en collaboration avec Tocqueville et Marie ou de l'esclavage aux Etats-Unis (1835), première grande dénonciation de la situation des Noirs américains. Enfin, pour Tocqueville, l'ouvrage en deux tomes, De la démocratie en Amérique (t. I, 1835 ; t.II, 1840), "best-seller" de la littérature française et européenne. Les deux hommes se livreront ensuite à une carrière politique sur les bancs de l'Assemblée en tant que députés.

                    Les Trésorières à Saint-Cyr-sur-Loire, XVIIIe-XIXe siècles, cl. Ph. Cachau                           Théodore Chasseriau, Alexis de Tocqueville (1805-1859), 1850, Château de Versailles

En 1853, Tocqueville éprouvant le besoin de passer l’été et l’hiver en province - le Second Empire n'était pas sa tasse de thé ! -, son ami Gustave de Beaumont lui trouva une demeure, Les Trésorières à Saint-Cyr-sur-Loire, en périphérie de Tours. Il y séjourna de juin 1853 à mai 1854. Ceci lui permit d'entreprendre des recherches aux Archives départementales d’Indre-et-Loire pour servir son essai, L'Ancien Régime et la Révolution (Paris,1856). Tocqueville décédera cinq ans plus tard à Cannes.

                         Gustave de Beaumont (1802-1866)                                Ouvrage Beaumont-la-Ronce 2019

Cette présence d'Alexis de Tocqueville à Saint-Cyr-sur-Loire, dans la région de la famille de Beaumont, lui vaut aujourd'hui son portrait sur un rond point très fréquenté de la ville. On regrettera que Gustave de Beaumont, issu d'une des plus vieilles familles tourangelles et ce depuis le Moyen Age, né à quelques kilomètres de là, à Beaumont-la-Ronce, n'ait pu disposé de semblable faveur près de lui, son oeuvre littéraire - certes quelque peu oublié aujourd'hui - ayant été au moins aussi important. Espérons que ce regrettable oubli saura être réparé par la municipalité.

* 1831 nous semble plus exact, Tocqueville étant en Amérique en 1831-1832 et à Paris ensuite.

**Ouvrage disponible sur demande (12 euros + frais de port).

Restauration de la cathédrale Saint-Louis de Versailles 2021-2022

La cathédrale Saint-Louis de Versailles est l’un des édifices religieux majeurs du règne de Louis XV au même titre que les églises Saint-Sulpice ou Sainte-Geneviève (actuel Panthéon) à Paris1.

 

                                             La cathédrale Saint-Louis depuis le Potager du Roi, cl. Ph. Cachau

 

Depuis le mois de mars 2021, la cathédrale fait l’objet d’une grande campagne de restauration extérieure. Cela faisait une vingtaine d’années que l’on n’était plus intervenu aussi massivement sur l’édifice : les dernières restaurations en la matière datent en effet du début des années 2000. Elles faisaient suite alors aux dégâts causées par la tempête de décembre 1999.

La présente campagne a pour objet :

1°) le ravalement de la façade principale et des deux tours latérales.

2°) la restauration des trois portes de la façade.

3°) la réfection du vitrail central en façade avec remplacement des fers dégradés de l'armature, des verres abimés et une consolidation des plombs.

4°) la révision générale de la couverture des tours latérales (ardoises, plomb et étanchéité au droit des corniches).

5°) la mise en place d’un dispositif destiné à protéger durablement la pierre des déjections des volatiles2.

On regrettera dans ce beau programme, l’absence de la mise en dorure des plombs extérieurs (bulbes des tours latérales, flèche du dôme3 et couverture de la chapelle axiale de la Vierge), lesquels pourront faire l’objet d’une prochaine campagne d’intervention. Ainsi réhabilités, ils feraient un bel écho aux plombs dorés de la chapelle royale récemment dégagée.

 

           Plombs des tours latérales autrefois dorés, cl. Ph. Cachau          La chapelle royale de Versailles en 2021, cl. Ph. Cachau

 

On ne peut qu’encourager une telle initiative afin de redonner à la cathédrale de Versailles et, plus largement aux églises de la cité royale, leur splendeur initiale. Ceci contribuerait à leur réhabilitation dans l’esprit des visiteurs de la ville et chez les historiens et historiens d’art. Rappelons que Versailles était alors la capitale administrative de la France, pays le plus peuplé et le plus puissant d’Europe. L’église Notre-Dame, église primitive de la cité nouvelle de Louis XIV, avait aussi ses plombs dorés comme nous l’avons rappelé en 2009, d’après un dessin retrouvé aux Archives nationales4.

 

              Plombs dorés des tours latérales de Notre-Dame de Versailles,  détail,  Jules Hardouin-Mansart (agence),1684, Archives nationales                    Plombs autrefois dorés de la flèche et de la chapelle de la Vierge, cl. Ph. Cachau

 

Les armes de France du blason royal ailé sur le fronton principal pourront aussi être rétablies durant cette campagne à l’instar d’autres édifices de la ville (église Notre-Dame, Bibliothèque municipale, ex-ministère des Affaires étrangères), blason ainsi visible sur la place Vendôme à Paris.

 

           Jules Hardouin-Mansart, fronton de la place Vendôme, blason ailé à fleurs de lys, détail, cl. Ph. Cachau           Notre-Dame de Versailles, tours et fronton aux armes royales, cl. Ph. Cachau

 

                                 Fronton principal de Saint-Louis de Versailles, blason royal ailé avec lys de France disparus, cl. Ph. Cachau

 

1.Voir notre ouvrage publié en 2009 aux éditions Somogy. Ce bel édifice ne suscite, curieusement, pas autant d’intérêt médiatique que le Potager du roi voisin. Il contient pourtant parmi les chefs-d’œuvre de la peinture des XVIIIe et XIXe siècles et abrite l’une des plus belles charpentes de France.

2.Précisions aimablement communiquées par la Conservation régionale des Monuments historiques Ile-de-France.

3.La dorure de la flèche fut timidement engagée au début des années 2000. Rappelons que, sous l’Ancien Régime, il n’était pas concevable de laisser ainsi le plomb d’un édifice royal, surtout lorsqu'il est aussi visible depuis la terrasse de l’Orangerie du château. La remise en dorure des bulbes redonnerait au lieu le prestige qui lui fait actuellement défaut.

4.Réflexions engagées suite à nos échanges avec Gérald Van Der Kemp en 1991.

Découvrez l'étonnant aspect néo-Louis XIII de Biarritz au XIXe siècle

Au XIXe siècle, Biarritz fut largement dominée par le style néo-Louis XIII, dit "Louis XIV" à cette époque, avec ses façades de brique ou de fausse brique et de pierre. Cette esthétique était issue de la demeure impériale de Napoléon III et d'Eugénie, dite "Villa Eugénie", et des autres bâtiments du domaine impérial (pavillons d'entrée, écuries, chapelle). La villa (château devrait-on dire) était inspirée du premier château de Versailles de Louis XIII et de Louis XIV. 

L'esthétique de fausse brique de certains hôtels, immeubles et villas fut abandonnée au cours du XXe siècle, particulièrement à partir des années 1960-1970, au profit d'un affreux crépis rouge monotone qui se répandit par souci d'économie et de facilité.

L'esthétique de la nouvelle Biarritz de Napoléon III, outre la Villa Eugénie, était aussi héritée de celle adoptée par Louis XIV pour sa ville de Versailles.

Découvrez donc dans l'Album photos les différents aspects de cette esthétique dénaturée par le temps au point de modifier totalement notre perception de ce que fut Biarritz sous Napoléon III et à la fin du XIXe siècle. Le récent ravalement de l'Hôtel du Palais (2018-2020) témoigne de ces pratiques malencontreuses qui ont la vie dure ...

 

    Edouard VII à l'Hotel du Palais. Briques et joints des facades apparents, années 1900

Correspondance Pompadour-Deux-Ponts dans "Château de Versailles", n° 26, été 2017

Découvrez dans le dernier numéro de la revue Château de Versailles, n° 26, juillet-septembre 2017, quelques aspects de la passionante correspondance entre la marquise de Pompadour et le duc des Deux-Ponts, Christian IV, prince palatin, ou un éclairage inédit sur les échanges politiques, militaires et culturels entre la France et l'Allemagne au milieu du XVIIIe siècle.

La publication de cette correspondance est envisagée aux éditions Hommel.

 

                    Francois Boucher : Mme de Pompadour, Londres,1759                 Johann Christian von Mannlich : Christian IV des Deux-Ponts, Munich, 1771