Promenade sur les toits de Versailles : chapelle royale, château, cathédrale Saint-Louis

Tel le porteur de flamme des JO 2024 voltigeant sur les toits des monuments de Paris, il m’a semblé opportun de proposer une promenade sur les toits de Versailles. Trois volets ont été retenus : la chapelle royale ; le château ; et la cathédrale Saint-Louis qui m’est chère1.

On pourra observer, par cette pérégrination, des aspects et détails insoupçonnables depuis le bas, les étages, voire même les combles mansardés du château. On notera ainsi une intéressante couverture isolée à l’extrémité de la chapelle, côté cour de l’aile nord, derrière l’avancée du projet de campanile dévolu à la chapelle de la Vierge. Couverture marquant la présence de la chapelle Sainte-Thérèse et qui n’est nullement reproduite en symétrie.

On pourra également voir de plus près le détail des trophées des balustrades (revers notamment) ou les cloches de l'horloge de la Cour de Marbre sur le comble mansardé de la Cour des Cerfs.

Ces clichés des couvertures de la chapelle royale et du château ont été pris en 2010 sur l’aimable proposition d’un camarade collaborateur technicien de l’établissement alors en poste.

Cette promenade inédite fut un enchantement et ce d’autant que des éléments tels que trophées et pots à feu des balustrades (aile sud), voire la dorure des combles de la Cour de Marbre, venaient d’être réalisés quelques années ou temps auparavant. On peut donc y mesurer la marque du temps.

On appréciera la diversité et la complexité des couvertures, pas toujours réalisées dans des matériaux nobles tels que l’ardoise ou le verre (éclairage zénithal). Au XIXe siècle, le zinc a remplacé abondamment les ardoises ou plombs d’origine afin de remédier efficacement aux éternels problèmes de fuites dans les combles et pièces au-dessous (attiques et appartements mansardés)2.

 

                       Votre serviteur à l'entrée des combles de la chapelle royale, mai 2010, ©Ph.Cachau                  Votre serviteur à l'angle de la Cour des Cerfs, côté nord du corps central, mai 2010, ©Ph.Cachau

 

Les clichés des combles et couvertures de la cathédrale Saint-Louis ont été pris, quant à eux, en 1999. Ils sont en grande partie inédits. Ils sont d’autant plus intéressants que, depuis l’incendie de Notre-Dame de Paris en 2019, les combles des cathédrales de France sont peu à peu sécurisés à l’aide d’éléments coupe-feu, nécessaires comme cela se comprend, mais qui entrainent une dénaturation profonde des lieux. C’est donc les combles de l’église royale Saint-Louis, tels que voulus par Mansart de Sagonne et son charpentier, qui vous sont présentés là dans leur jus.

Ces charpentes sont l’œuvre de Charles Bonneau († 1751), maître charpentier réputé à Paris, frère du célèbre entrepreneur de maçonnerie Claude Bonneau († 1769)3. Elles furent parachevées par sa veuve Marguerite Convers († 1762), fille de l'architecte et entrepreneur parisien Pierre Convers, premier du nom, qui poursuivit l'activité de l'atelier familial de la rue du Cherche-Midi jusqu'à son décès. Ces charpentes constituent un chef-d’œuvre du genre, principalement celle du dôme, l’une des plus belles de France4.

On établira une intéressante comparaison avec celles de la chapelle royale, la virtuosité en la matière étant la marque du maintien de la tradition Mansart au XVIIIe siècle.

Soulignons que les clichés présentés sont protégés au titre du copyright ©Ph.Cachau.

N’hésitez pas à cliquer dessus – comme tous ceux de ce site – pour une vision plus large et à les faire défiler. Cliquez sur les numéros de page au-dessous pour avoir la suite.

Bonne promenade !

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1.Cathédrale que je connais en tant que voisin de l'édifice durant 45 ans. Elle m’a conduit judicieusement, à compter de 1988, sur les traces de Jacques Hardouin-Mansart de Sagonne (maîtrise d’histoire de l’art, Paris-IV Sorbonne, 1988-1989 ; thèse à Paris-I Panthéon-Sorbonne, 2004) et à la rédaction de sa première monographie complète, des origines à nos jours (Somogy, 2009).

2.Couvertures restaurées et modifiées en grande partie sous Louis-Philippe et Napoléon III. Celles autour de la Cour de Marbre le furent entièrement dans les années 1860.

3.Propriétaire et entrepreneur pour lui-même du bel hôtel de Marsilly, rue du Cherche-Midi, rendu par mes soins à Mansart de Sagonne. Ornements et ferronneries rocailles - parmi les plus belles de Paris - par Nicolas Pineau.

4.La charpente de la cathédrale Saint-Louis fit l’objet d’un chef-d’œuvre des Compagnons du Devoir, longtemps visible en vitrine du siège de la place Saint-Gervais à Paris.

 
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