Donnez-vous des frissons au château de Jossigny, charmant château du XVIIIe siècle de style rocaille que nous avons rendu à Jacques Hardouin-Mansart de Sagonne dans les années 2000 et 2010*.
Il est toujours heureux de voir ses travaux scientifiques exploités à destination du public et à des fins ludiques. C'est ce qu'a réalisé la jeune équipe de DeathScape Story Games, réunie par Pierre Wagner et Pascal Barbe, jeune équipe talentueuse, à l'imagination débordante. Vous pourrez en juger à travers la présentation en lien ci-dessous.
L'ouverture de ce jeu à sensations au sein du château s'est déroulée avec grand succès, les 3 et 4 juillet derniers.
Le jeu se tient tous les week-ends de l'année jusqu'à la saison 2022 (au moins).
Félicitations aux Centre des Monuments nationaux, à la Conservation de Champs-sur-Marne et à l'équipe de DeathScape Story Games pour ce projet novateur d'animation du patrimoine.
https://www.chateausanglant-escapegame.fr
https://www.crazyradio.fr/2021/07/marne-et-gondoire-frissonnez-au-chateau-sanglant-de-jossigny
*Rendu dans notre thèse soutenie en 2004 et dans les articles publiés en 2011 et 2012 dans les Cahiers de l'histoire de l'art (voir Articles).
Qui se souvient de Pierre Meusnier (1711-1781) à Tours et en Touraine ?
À part de rares historiens, plus personne n'a conservé le souvenir de ce grand architecte tourangeau du XVIIIe siècle. Pourtant, et fort heureusement, nombre de ses bâtiments sont parvenus jusqu'à nous. Ils ont survécu aux affres de l'Histoire et particulièrement aux nombreuses démolitions de la Seconde Guerre mondiale et de l'Après-Guerre.
Le Palais du Commerce, dit "Hôtel des Consuls" au XVIIIe siècle, rue Jules Favre, demeure l'une de des plus belles réalisations de l'architecte à Tours, celle d'un style rocaille qu'il répandit dans la Touraine du siècle des Lumières.
Actuelle propriété du Conseil départemental d'Indre-et-Loire* et Chambre de Commerce de Tours jusqu'en 2018, le bâtiment fut érigé de 1757 à 1759.
Je m'étais penché sur son histoire dans les années 1990, lors de mes recherches en thèse sur Jacques Hardouin-Mansart de Sagonne auquel l'édifice fut souvent attribué.
Cette attribution n'était pas totalement infondée, tant les similitudes, biographiques comme esthétiques, sont nombreuses entre les deux architectes comme on le découvrira dans mon article pour la Société Archéologique de Touraine.
La vérité sur l'auteur de l'édifice fut établie par mes soins, découverte faite, non à Tours, mais aux Archives nationales, comme mentionnée dans ma thèse soutenue en 2004.
Cet article est aussi l'occasion de dresser un bref panorama de l'activité de Pierre Meusnier à Tours et en Touraine.
En 2013, je lui avais rendu les ailes et pavillons latéraux du château des Ormes, édifiés de 1757 à 1764, pour le comte Marc-Pierre de Voyer d'Argenson, ministre de la Guerre de Louis XV, lors de son exil sur ses terres tourangelles.
D'autres bâtiments demeurent à réattribuer. C'est tout l'objectif que je me suis assigné dans le cadre de la redécouverte des réalisations post-Renaissance de la Touraine.
*Seule la partie fin XIXe en retour sur la rue Berthelot appartenait à la Chambre de Commerce, vendue en 2018.
Société archéologique de Touraine SAT 37
La Touraine est l’une des provinces de France la plus riche en patrimoine. Plusieurs centaines de sites sont protégés, inscrits ou classés, pour ce seul département, soit presqu’autant que certaines régions françaises !
Ce patrimoine est trop souvent réduit à celui de la seule Renaissance et particulièrement aux grands châteaux du Val-de-Loire classés Unesco.
Découvrez à travers la page Facebook Patrimoines de Touraine la diversité de ce magnifique patrimoine, du XVIIe au XXe siècle, souvent ignorés.
Cette page entend contribuer à une plus large connaissance du patrimoine de Touraine au-delà de la seule Renaissance, à sa protection et à son étude.
Elle entend aussi participer à une plus large diffusion du tourisme sur l'ensemble de l'Indre-et-Loire dans ses parties nord et sud qui demeurent éloignées des grands flux du Val-de-Loire.
Une répartition plus équitable du tourisme accroîtra ainsi les potentialités de ces territoires.
Sont présentés actuellement parmi les plus beaux et les plus intéressants sites des XVIIe-XVIIIe siècles, qu’il s’agisse d’émouvants vestiges ou de bâtiments demeurés jusqu’à nous. Ceux qui souhaitent séjourner plus longuement trouverons, non loin de là, des lieux d’hébergement des plus séduisants.
Bonne découverte à tous !
La cathédrale Saint-Louis de Versailles est l’un des édifices religieux majeurs du règne de Louis XV au même titre que les églises Saint-Sulpice ou Sainte-Geneviève (actuel Panthéon) à Paris1.
Depuis le mois de mars 2021, la cathédrale fait l’objet d’une grande campagne de restauration extérieure.
Cela faisait une vingtaine d’années que l’on n’était plus intervenu aussi massivement sur l’édifice : les dernières restaurations en la matière datent en effet du début des années 2000. Elles faisaient suite alors aux dégâts causées par la tempête de décembre 1999.
La présente campagne a pour objet :
1°) le ravalement de la façade principale et des deux tours latérales.
2°) la restauration des trois portes de la façade.
3°) la réfection du vitrail central en façade avec remplacement des fers dégradés de l'armature, des verres abimés et une consolidation des plombs.
4°) la révision générale de la couverture des tours latérales (ardoises, plomb et étanchéité au droit des corniches).
5°) la mise en place d’un dispositif destiné à protéger durablement la pierre des déjections des volatiles2.
On regrettera dans ce beau programme, l’absence de la mise en dorure des plombs extérieurs (bulbes des tours latérales, flèche du dôme3 et couverture de la chapelle axiale de la Vierge), lesquels pourront faire l’objet d’une prochaine campagne d’intervention. Ainsi réhabilités, ils feraient un bel écho aux plombs dorés de la chapelle royale récemment dégagée.
On ne peut qu’encourager une telle initiative afin de redonner à la cathédrale de Versailles et, plus largement aux églises de la cité royale, leur splendeur initiale. Ceci contribuerait à leur réhabilitation dans l’esprit des visiteurs de la ville et chez les historiens et historiens d’art.
Rappelons que Versailles était alors la capitale administrative de la France, pays le plus peuplé et le plus puissant d’Europe.
L’église Notre-Dame, église primitive de la cité nouvelle de Louis XIV, avait aussi ses plombs dorés comme nous l’avons rappelé en 2009, d’après un dessin retrouvé aux Archives nationales4.
Les armes de France du blason royal ailé sur le fronton principal pourront aussi être rétablies durant cette campagne à l’instar d’autres édifices de la ville (église Notre-Dame, Bibliothèque municipale, ex-ministère des Affaires étrangères), blason ainsi visible sur la place Vendôme à Paris.
1.Voir notre ouvrage publié en 2009 aux éditions Somogy. Ce bel édifice ne suscite, curieusement, pas autant d’intérêt médiatique que le Potager du roi voisin. Il contient pourtant parmi les chefs-d’œuvre de la peinture des XVIIIe et XIXe siècles et abrite l’une des plus belles charpentes de France.
2.Précisions aimablement communiquées par la Conservation régionale des Monuments historiques Ile-de-France.
3.La dorure de la flèche fut timidement engagée au début des années 2000. Rappelons que, sous l’Ancien Régime, il n’était pas concevable de laisser ainsi le plomb d’un édifice royal, surtout lorsqu'il est aussi visible depuis la terrasse de l’Orangerie du château. La remise en dorure des bulbes redonnerait au lieu le prestige qui lui fait actuellement défaut.
4.Réflexions engagées suite à nos échanges avec Gérald Van Der Kemp en 1991.
Jacques Hardouin-Mansart de Sagonne (1711-1778) fut le dernier des trois grands Mansart.
Sa notoriété d'architecte du roi Louis XV et sa fortune lui valurent de se faire portraiturer par deux grands pastellistes français du XVIIIe siècle : Maurice-Quentin de La Tour (1704-1788) et Louis Vigée (1715-1767), père de la célèbre Élisabeth Vigée-Lebrun (1755-1842).
Le premier portrait par La Tour figure sur le livret du Salon du Louvre en 1738 (p. 17, n° 70). Ce portrait n'est curieusement pas signalé dans les catalogues de l’œuvre de l’artiste par Xavier Salmon en 2001 et 20041.
Il apparait en revanche dans le Dictionnary of pastellists before 1800 par Neil Jeffares en 20062.
Il n’y a pas d’autre "Mansard, architecte du roy" à cette époque que lui.
Ce portrait correspond à son entrée au service du comte de Clermont, prince du sang, abbé commendataire de Saint-Germain-des-Prés en 1737.
Celui de Vigée fut présenté au salon de l’Académie de Saint-Luc − académie protégée par le marquis Marc-René de Voyer d'Argenson, son ami et mécène − en 1751 (n° 118 du livret)2. Il correspond à la pleine activité de l'architecte du roi pour celui-ci à ses château et haras d'Asnières-sur-Seine.
Peut-être perdus (?), ces deux portraits méritent toutefois d'éveiller la curiosité des amateurs de peinture XVIIIe.
Cet appel s'adresse particulièrement aux conservateurs de musée, aux historiens de l'art, aux collectionneurs, marchands d'art et autres détenteurs de pastels des deux artistes dont ils ignorent l'identité jusqu'à présent.
La physionomie de l'architecte peut être rapprochée de celle de son père, Jacques Hardouin-Mansart, comte de Sagonne (1677-1762), portraituré vers 1701, à l'occasion de son mariage avec Madeleine Bernard, fille de Samuel Bernard, banquier de la cour, par Hyacinthe Rigaud.
Elle peut être aussi rapprochée de celle de son aïeul, Jules Hardouin-Mansart (1646-1708), à ses débuts.
En vous remerciant de votre aimable collaboration.
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1.https://neiljeffares.wordpress.com/2018/07/12/the-louvre-pastels-catalogue-errata-and-observations
2.references-neil-jeffares.pdf
3.Archives de l'Art Français, t. IX, 1915, p. 477.
Le Festin, la grande revue du patrimoine en Nouvelle Aquitaine, célèbre son n° 100 à travers diverses réalisations utopiques de la région. Découvrez notamment le bourg de Napoléon III à Solférino (Landes), vaste projet de colonie dans les landes arides de Gascogne, qui marque la naissance de la forêt landaise.
Bruno Ledoux, propriétaire du domaine d'Ilbarritz à Bidart (Pyrénées Atlantiques), fameux domaine fantasmagorique du baron Albert de L'Espée, est l'invité d'honneur de ce numéro.
Parution : 9 décembre 2016.
En octobre 2015, nous lancions une pétition en vue de la présentation de la collection déposée par la famille de Gramont à la ville de Bayonne en 1982 et qui attend depuis ce temps son musée.
Cette pétition a connu un succès inattendu qui témoigne des attentes réelles du public à son égard, notamment de la famille de Gramont dont de nombreux membres ont signé. Elle a permis à la collection de sortir de sa notoriété purement locale pour atteindre la reconnaissance nationale et internationale via les réseaux sociaux et la presse notamment.
Voici les chiffres :
- + de 700 signatures dont de nombreuses de l'étranger (Europe, Afrique, Canada, USA, Russie, Brésil).
- + de 120 commentaires
- 3 articles de presse (Sud Ouest, La Semaine du Pays Basque, Le Journal des Arts)
Merci encore de vos soutiens et encouragements.
Bayonne, janvier 2016
Depuis ce premier bilan, le succès de notre démarche s'est renforcé :
-Le maire de Bayonne a annoncé en décembre 2016 le retour prochain de la collections des réserves du château de Pau où elle se trouve actuellement. A suivre.
-La Société des Sciences, Lettres et Arts de Bayonne a conscré son numéro annuel 2016 à la famille de Gramont.
-Une exposition se tient du 17 février au 21 mai 2017 à Pau sur les portraits d'enfants de la famille de Gramont. Exposition qui se tiendra en fin d'année à Bayonne.
http://chateau-pau.fr/evenement/lair-de-famille-portraits-denfants-de-la-collection-gramont
Rien de tout cela n'aurait été possible sans vos signatures et vos encouragements.
Merci à tous.
Bayonne, mars 2017
Exposition "Un air de famille. Les enfants de la collection Gramont, XVIe-XXe siècles", 16 décembre 2017 - 20 mai 2018, Bayonne, Musée basque et de l'histoire de Bayonne.
http://www.musee-basque.com/fr/18-les-expositions-temporaires.php
Victoire pour tous les signataires de la pétition lancée en octobre 2015 pour la présentation de la collection au public alors que tout était bloqué par l'inertie des élites locales. On avait jamais vu cela à Bayonne depuis le dépôt de la collection à la ville en 1982. La dernière exposition remontait à 1991-1992 au château de Pau. Merci encore à tous ceux qui ont soutenu notre initiative.
Bayonne, décembre 2017.
Échanges et transferts entre deux cultures : Espagne et France au temps de Philippe V, colloque international, Instituto Cervantés et Archives départementales de Gironde, Bordeaux, 12-14 novembre 2014, dans le cadre du programme scientifique Alfres (Alliances France-Espagne) de l'université Bordeaux-3.
Programme colloque Philippe V, Bordeaux, novembre 2014
http://cemmc.u-bordeaux3.fr/pdf/alfres.pdf