Maurice Quentin La Tour

Deux portraits de Jacques Hardouin-Mansart de Sagonne, dernier des Mansart, à identifier

Jacques Hardouin-Mansart de Sagonne (1711-1778) fut le dernier des trois grands Mansart.

Sa notoriété d'architecte du roi Louis XV et sa fortune lui valurent de se faire portraiturer par deux grands pastellistes français du XVIIIe siècle : Maurice-Quentin de La Tour (1704-1788) et Louis Vigée (1715-1767), père de la célèbre Élisabeth Vigée-Lebrun (1755-1842).

Le premier portrait par La Tour figure sur le livret du Salon du Louvre en 1738 (p. 17, n° 70). Ce portrait n'est curieusement pas signalé dans les catalogues de l’œuvre de l’artiste par Xavier Salmon en 2001 et 20041.

Il apparait en revanche dans le Dictionnary of pastellists before 1800 par Neil Jeffares en 20062.

Il n’y a pas d’autre "Mansard, architecte du roy" à cette époque que lui.

Ce portrait correspond à son entrée au service du comte de Clermont, prince du sang, abbé commendataire de Saint-Germain-des-Prés en 1737.

 

  Livret Salon de 1738, p 17.

 

Celui de Vigée fut présenté au salon de l’Académie de Saint-Luc − académie protégée par le marquis Marc-René de Voyer d'Argenson, son ami et mécène − en 1751 (n° 118 du livret)2. Il correspond à la pleine activité de l'architecte du roi pour celui-ci à ses château et haras d'Asnières-sur-Seine.

Peut-être perdus (?), ces deux portraits méritent toutefois d'éveiller la curiosité des amateurs de peinture XVIIIe.

Cet appel s'adresse particulièrement aux conservateurs de musée, aux historiens de l'art, aux collectionneurs, marchands d'art et autres détenteurs de pastels des deux artistes dont ils ignorent l'identité jusqu'à présent.

La physionomie de l'architecte peut être rapprochée de celle de son père, Jacques Hardouin-Mansart, comte de Sagonne (1677-1762), portraituré vers 1701, à l'occasion de son mariage avec Madeleine Bernard, fille de Samuel Bernard, banquier de la cour, par Hyacinthe Rigaud.

 

           Hyacinthe Rigaud (atelier ?) : Jacques Hardouin-Mansart, vers 1701, coll. privée, cl. Ph. Cachau)

 

Elle peut être aussi rapprochée de celle de son aïeul, Jules Hardouin-Mansart (1646-1708), à ses débuts.

 

           Hyacinthe Rigaud, Jules Hardouin-Mansart, 1685, Louvre

 

En vous remerciant de votre aimable collaboration.

Contact

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1.https://neiljeffares.wordpress.com/2018/07/12/the-louvre-pastels-catalogue-errata-and-observations

2.references-neil-jeffares.pdf

3.Archives de l'Art Français, t. IX, 1915, p. 477.