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Asnières : le château de Mme de Parabère dévoilé

Le 19 novembre, furent présentés aux Amis du château et du Vieil Asnières, dans le cadre de notre conférence sur le second château d'Asnières (1699-1750), les plans et l'élévation de ce château érigé en 1699 pour l'abbé Antoine-Louis Lemoyne, prêtre docteur en Sorbonne, chapelain de Notre-Dame de Paris et chanoine de la cathédrale d'Evreux.

 

                                                        Le château d'Asnières et son parc, annees 1700

 

Ce fut là un moment privilégié pour plusieurs raisons :

1°) Maintes fois évoquées par les historiens de la Régence et du début du règne de Louis XV, ainsi que dans le beau film de Bertrand Tavernier, Que la fête commence (1975), ce château qui abrita les amours du Régent, Philippe III d'Orléans (1674-1723), et de sa maitresse, la fameuse comtesse de Parabère (1693-1753), demeurait d'une physionomie totalement méconnue jusqu'ici. Elle fut révélée à travers les plans du rez-de-chaussée et du premier étage, du plan général amendé (basse-cour, cour et jardins) et de l'élévation principale côté jardin - valable pour la cour également - que retrouvés par nos soins en début d'année 20211.

2°) L'architecte Jean-François Lepaultre (165?-1703), frère aîné du sculpteur du roi Pierre Lepaultre (1659-1744) et neveu de l'architecte du roi Antoine Lepaultre (1621-1679) était aussi ignoré jusqu'ici des historiens de l'art2. Ce fut pour nous l'occasion d'évoquer cette personnalité totalement méconnue de l'architecture du XVIIe siècle dont le second château d'Asnières constitua l'une des toutes dernières réalisations, la seule attestée en l'état actuel des connaissances. Nous lui rendîmes au passage la reconstruction de l'église à compter de 1703, consacrée en 1711, dont la belle façade classique, conforme à son esprit, demeura en place jusqu'en 1929.

 

                          Jean-Baptiste Santerre, le Regent et Mme de Parabere en Minerve, château de Versailles, vers 1716                      Jean-Baptiste Greuze, Claude-Henri Watelet, Louvre, 1765

 

3°) Cette conférence fut aussi l'occasion d'évoquer la présence d'un certain nombre de personnalités dont et surtout celle du grand collectionneur, auteur et graveur Claude-Henri Watelet (1718-1786), locataire du château dans les années 1740 avant son installation en 1750 sur l'autre flanc de cette boucle de la Seine, à Colombes, au domaine de Moulin Joli. Domaine qui devait contribuer à sa notoriété en matière de conception de jardins, dits "pittoresques" ou anglo-chinois, dans la seconde moitié du XVIIIe siècle.

Moulin Joli trouve en effet son origine à Asnières. Là, Watelet y réalisa une série d'œuvres - ses toutes premières - qui demeurent à identifier, ainsi qu'un théâtre dans le parc, le premier d'une série de trois au XVIIIe siècle.

4°) Enfin, l'origine de la notoriété du village bucolique d'Asnières fut rappelée par la présence, dès le milieu du XVIIe siècle, d'importants membres de la Maison palatine : Anne de Gonzague de Clèves (1616-1684), duchesse de Mantoue, qui, par son union avec le duc Edouard de Bavière, comte palatin du Rhin (1625-1663), allait donner naissance à une nouvelle branche des Wittelsbach à travers ses filles Louise-Marie, princesse de Salm (1647-1679), Anne-Henriette-Julie, princesse de Bourbon-Condé (1648-1723) et Bénédicte-Henriette, duchesse de Brunswick (1652-1730). Cette dernière, ainsi qu'Anne-Marie de Bourbon-Condé (1675-1700), furent inhumées dans la vaste demeure asnièroise.

Avec son superbe parc à la française, celle-ci constitua, de l'autre côté de la grande place du village, le pendant du château que nous connaissons, autrefois en bordure de Seine. Cette importante propriété mériterait amplement d'être étudiée, ainsi que nous le rappelâmes, notamment, aux étudiantes en 'histoire de l'art de l'université Paris-X Nanterre qui étaient présentes. Cet aspect de l'histoire d'Asnières demeure, en effet, encore largement ignoré.

 

                      Jean-François Le Paultre, projet de modification de la cour et de la basse-cour, 1698.               Jean-François Le Paultre, projet de modification des jardins, détail, 1698.

 

La révélation du plan de ce second château au rez-de-chaussée nous permit de conforter l'attribution, publiée en 2013, de la salle à manger du château actuel à Charles De Wailly en 1754-1755, attribution qui nous fut longtemps contestée par le conseiller scientifique de MM. Hervé Baptiste et Frédéric Didier, architectes des Monuments Historiques successifs en charge du château3. Cette salle à manger n'apparait pas sur le plan et ce d'autant moins que le château actuel fut entièrement rebâti à l'emplacement du précédent.

L'intégralité des plans et l'élévation feront l'objet d'une prochaine publication.

 

Notes

1.Nous remercions Alexandre Cojannot, conservateur aux Archives Nationales, de son aimable contribution à ces reproductions. Elles seront reproduites dans un prochain bulletin des Amis du château.

2. Tous ces artistes signent leur nom sous cette orthographe et sous cette forme.

2.On lui doit l'erreur d'interprétation du buste du roi Louis XV sous le vase de fleurs de l'avant-corps central au lieu et place du monogramme de Voyer d'Argenson, ainsi que la couleur grise des boiseries de la galerie au lieu de la couleur vert d'eau, réchampie vert foncée, conservée derrière un des volets. Sur cette salle à manger, voir nos articles : "Le «goût de la bâtisse» du marquis de Voyer",  Journée d'histoire du château des Ormes, annales 2013, p. 30 ;  "Le mécénat du marquis de Voyer au château et aux haras d'Asnières-sur-Seine : enjeux politiques et culturels (1750-1755)", Bulletin de la Société de l'Histoire de l'Art français, année 2013, 2017, p. 139-171.

Mansart de Sagonne, De Wailly et le marquis de Voyer aux Archives Nationales

Le hasard fait parfois bien les choses : aurait-on pensé voir réunis un jour aux Archives Nationales, haut-lieu de la mémoire française, les deux architectes successifs de Marc-René de Voyer d'Argenson, marquis de Voyer (1722-1782) : Jacques Hardouin-Mansart de Sagonne (1711-1778) et Charles De Wailly (1730-1798)* ? !

Au-delà de ces deux architectes, ce sont leurs sculpteurs ornemanistes attitrés qui se retrouvent également au sein du vaste quadrilatère des Archives Nationales : Nicolas Pineau (1684-1754) pour le premier ; Augustin Pajou (1730-1809) pour le second.

Découvrez dans l'album photos, les clichés de l'inauguration des splendides décors de l'hôtel de Voyer, dénommés faussement "de la Chancellerie d'Orléans" depuis le XIXe siècle, le 19 octobre 2021, par Roselyne Bachelot, ministre de la Culture, et François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, propriétaire des décors, aujourd'hui installés au rez-de-chaussée de l'hôtel de Rohan-Strasbourg.

Cette opération consacre, de manière inespérée, nos travaux scientifiques sur ces artistes, engagés depuis la fin des années 1980.

Le miracle de ces merveilleux décors est d'autant plus surprenant qu'ils dormaient depuis plus d'un siècle dans un entrepôt de la Banque de France à Asnières-sur-Seine, là même où le marquis de Voyer avait entamé sa fabuleuse aventure de grand mécène du siècle et ce à compter des années 1750** ! 

 

       Maurice-Quentin Latour : Marc-René de Voyer d'Argenson, marquis de Voyer, 1751, Saint-Quentin           Le grand salon, 1765-1769, cl. Ph. Cachau

 

*Jacques Hardouin-Mansart de Sagonne est l'architecte de la maison Clautrier (1752), au 56 rue des Francs-Bourgeois, ex-directions des Archives Nationales, et Charles de Wailly est l'architecte des décors des l'hôtel de Voyer présentés au bas de l'hôtel de Rohan-Strasbourg.

**Rarement personnalité privée aura autant bâti et dépensé en matière de demeures et de décors au XVIIIe siècle : Paris, Asnières, Les Ormes, La Guerche, Argenson et bien d'autres lieux. Bâtiments qui étaient souvent d'une ampleur exceptionnelle.

Catalogue en ligne de la statuaire de Versailles et Trianon par Alexandre Maral, 2021

Depuis fin juillet 2021, a été mis en ligne le catalogue d'Alexandre Maral sur la statuaire de Versailles et de Trianon du XVIIe au XXe siècle.

https://sculptures-jardins.chateauversailles.fr/essais/remerciements.php#hn

Ce travail colossal, tant attendu, auquel nous avions pris part de juin 2006 à septembre 2007 à la suite de Roland Bossart, documentaliste du château, en collaboration avec lui et l'auteur,  demeure le meilleur souvenir que nous ayons conservé de notre passage à la conservation du château de Versailles.

Ce fut pour nous l'occasion de remettre sur pied le travail effectué par Simone Hoog, prédécesseure d'Alexandre Maral à la conservation des sculptures, en complétant substanciellement le nombre des fiches des statues et reliefs que connut le domaine de Versailles depuis sa création. Travail de recherche (sources, bibliographie, iconographie) qui servit de base à son tour à celui des nombreux collaborateurs qui suivirent depuis ce temps.

Ce fut là aussi pour nous un moment de découverte passionnante d'une foule d'oeuvres insoupçonnées.

Bref, une autre vision de Versailles, premier musée statuaire en plein air du monde, au-delà de la peinture et de l'architecture.

 

    Pierre I Legros, L'Eau, 1681, cl. Ph. Cachau

Philippe Cachau sur Twitter

Longtemps absent des réseaux sociaux pour des raisons propres, vous pouvez suivre désormais mon actualité et mes réflexions sur Twitter.

https://twitter.com/CachauPhilippe

À bientôt !

 

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Le relief de l'Adoration de la Vierge de la chapelle royale d'Amboise identifié

On ignorait jusqu'à l'an dernier l'auteur exact du relief XIXe figurant Charles VIII et Anne de Bretagne en adoration devant la Vierge à l'enfant sur le portail de la chapelle royale du château d'Amboise. Relief qui vînt remplacer la rosace réalisée sous Louis-Philippe.

Attribué à Adolphe-Victor Geoffroy-Dechaume (1816-1892) par Jean-Pierre Babelon dans son ouvrage sur le château publié en 1990, nous l'avons rendu en 2020 au sculpteur Eugène Legrain (1837-1915) qui l'exécuta en 1879-1880. Si ce sculpteur n'évoque plus rien aujourd'hui, il était au contraire très en vue à Paris au moment de la réalisation du relief, s'étant vu confié la réalisation de la fontaine du Palais du Trocadéro pour l'exposition universelle de 1878 dont Rodin, alors au début de sa carrière, exécuta les mascarons (portés à la cascade du parc de Sceaux en 1937).

Cette attribution, rendue possible par la correspondance de Victor Ruprich-Robert au comte de Paris, conservée aux Archives nationales, vient lever une énigme sur l'auteur véritable de ce relief que l'on croit souvent daté de l'époque gothique.

Relief totalement anachronique en vérité au regard de celui au-dessous, de style renaissant et contemporain du château de Charles VIII à son retour d'Italie en 1495 figurant Le miracle de Saint-Hubert.

Quand le XIXe siècle néo-gothique trompe son monde ... !

https://collections.musee-rodin.fr/fr/museum/rodin/mascarons-pour-la-fontaine-du-trocadero

Article Nouvelle République Amboise du 9 octobre 2021

 

                                           Eugène Legrain, Charles VIII et Anne de Bretagne en adoration devant la Vierge à l'Enfant, 1879-1880. Réattribution par Ph. Cachau en 2021, cl. Ph. Cachau                                                       

                                                                             

Alexis de Tocqueville : de Versailles à la Touraine

On ne présente plus Alexis de Tocqueville (1805-1859), de son vrai nom Alexis-Henri-Charles Clérel, comte de Tocqueville, chantre de la démocratie américaine. Le début de sa carrière fut marquée par sa nomination, en 1827 en tant que juge auditeur au Tribunal royal de Versailles. Son père était alors préfet de Seine-et-Oise.

Cette nomination lui valut de faire la connaissance de Gustave Bonnin de La Bonninière de Beaumont, dit Gustave de Beaumont (1802-1866), désigné l'année précente (22 février 1826), procureur du roi au tribunal de première instance. Beaumont restera à Versailles jusqu'à sa nomination à celui de Paris, le 27 septembre 1829.

Les deux hommes, qui étaient de la même génération et pétris des mêmes idées, se lièrent d'une amitié indéfectible dans la cité royale. Beaumont hébergea ainsi son ami au 66 rue d'Anjou où il disposait d'un appartement. Une plaque commémorative rappelle la présence de Tocqueville à cet endroit, de 1828 à 1832*. Il nous est sensible à plusieurs titres : non seulement en tant qu'enfant du quartier Saint-Louis de Versailles, mais aussi en tant qu'ex-voisin du lieu durant deux décennies et enfin en tant qu'auteur d'un ouvrage sur la famille de Beaumont et son fief tourangeau en 2019**.

                    Logement de Tocqueville à Versailles, 66 rue d'Anjou, cl. Ph. Cachau                    Plaque du 66 rue d'Anjou à Versailles, cl. Ph. Cachau

En 1830, suite à leur démarche auprès du garde des Sceaux, Tocqueville et Beaumont obtinrent du gouvernement un congé de dix-huit mois afin de se rendre aux Etats-Unis pour étudier le système pénitentiaire américain, aux conceptions révolutionnaires alors en termes de gestion des détenus. En avril 1831, les deux hommes embarquèrent au Havre en direction de New York. Ce séjour, qui s'étendit jusqu'en janvier 1832, valut aux deux amis la sortie d'ouvrages majeurs pour le XIXe siècle, à savoir : pour Gustave de Beaumont, Du système pénitentiaire aux Etats-Unis (1833) en collaboration avec Tocqueville et Marie ou de l'esclavage aux Etats-Unis (1835), première grande dénonciation de la situation des Noirs américains. Enfin, pour Tocqueville, l'ouvrage en deux tomes, De la démocratie en Amérique (t. I, 1835 ; t.II, 1840), "best-seller" de la littérature française et européenne. Les deux hommes se livreront ensuite à une carrière politique sur les bancs de l'Assemblée en tant que députés.

                    Les Trésorières à Saint-Cyr-sur-Loire, XVIIIe-XIXe siècles, cl. Ph. Cachau                           Théodore Chasseriau, Alexis de Tocqueville (1805-1859), 1850, Château de Versailles

En 1853, Tocqueville éprouvant le besoin de passer l’été et l’hiver en province - le Second Empire n'était pas sa tasse de thé ! -, son ami Gustave de Beaumont lui trouva une demeure, Les Trésorières à Saint-Cyr-sur-Loire, en périphérie de Tours. Il y séjourna de juin 1853 à mai 1854. Ceci lui permit d'entreprendre des recherches aux Archives départementales d’Indre-et-Loire pour servir son essai, L'Ancien Régime et la Révolution (Paris,1856). Tocqueville décédera cinq ans plus tard à Cannes.

                         Gustave de Beaumont (1802-1866)                                Ouvrage Beaumont-la-Ronce 2019

Cette présence d'Alexis de Tocqueville à Saint-Cyr-sur-Loire, dans la région de la famille de Beaumont, lui vaut aujourd'hui son portrait sur un rond point très fréquenté de la ville. On regrettera que Gustave de Beaumont, issu d'une des plus vieilles familles tourangelles et ce depuis le Moyen Age, né à quelques kilomètres de là, à Beaumont-la-Ronce, n'ait pu disposé de semblable faveur près de lui, son oeuvre littéraire - certes quelque peu oublié aujourd'hui - ayant été au moins aussi important. Espérons que ce regrettable oubli saura être réparé par la municipalité.

* 1831 nous semble plus exact, Tocqueville étant en Amérique en 1831-1832 et à Paris ensuite.

**Ouvrage disponible sur demande (12 euros + frais de port).

Emmerveillez-vous au Garde-Meuble de la Couronne !

Si vous êtes férus du XVIIIe siècle, vous serez comblés !

Courrez vous replonger dans cette époque d'un raffinement extrême en visitant les splendides appartements privés des directeurs du Garde-Meuble de la Couronne, devenu hôtel de la Marine à la fin du XVIIIe siècle.

Au-delà du Siècle des Lumières, vous vous laisserez séduire par le luxe inouï des grandes salles XIXe sur la place de la Concorde, ainsi que par celui du café-restaurant La Pérouse dans la grande cour, nouveau lieu tendance de la capitale.

Vous aurez un avant-goût de ce qui vous attend en vous plongeant dans notre album photos.

N'hésitez pas à cliquer sur les images pour les agrandir comme toutes celles de ce blog.

Bonne visite !

 

       Galeries en enfilade sur la grande cour vers le grand escalier, cl. Ph. Cachau

Frissonnez au château de Jossigny (Seine-et-Marne)

Donnez-vous des frissons au château de Jossigny, charmant château du XVIIIe siècle de style rocaille que nous avons rendu à Jacques Hardouin-Mansart de Sagonne dans les années 2000 et 2010*.

Il est toujours heureux de voir ses travaux scientifiques exploités à destination du public et à des fins ludiques. C'est ce qu'a réalisé la jeune équipe de DeathScape Story Games, réunie par Pierre Wagner et Pascal Barbe, jeune équipe talentueuse, à l'imagination débordante. Vous pourrez en juger à travers la présentation en lien ci-dessous.

L'ouverture de ce jeu à sensations au sein du château s'est déroulée avec grand succès, les 3 et 4 juillet derniers.

Le jeu se tient tous les week-ends de l'année jusqu'à la saison 2022 (au moins).

Félicitations aux Centre des Monuments nationaux, à la Conservation de Champs-sur-Marne et à l'équipe de DeathScape Story Games pour ce projet novateur d'animation du patrimoine.

https://www.chateausanglant-escapegame.fr

https://www.crazyradio.fr/2021/07/marne-et-gondoire-frissonnez-au-chateau-sanglant-de-jossigny

 

    Château de Jossigny, côté jardin, 1753, cl. Ph. Cachau

*Rendu dans notre thèse soutenie en 2004 et dans les articles publiés en 2011 et 2012 dans les Cahiers de l'histoire de l'art (voir Articles).

Pierre Meusnier, un grand architecte tourangeau du XVIIIe siècle à (re)découvrir.

Qui se souvient de Pierre Meusnier (1711-1781) à Tours et en Touraine ? À part de rares historiens, plus personne n'a conservé le souvenir de ce grand architecte tourangeau du XVIIIe siècle. Pourtant, et fort heureusement, nombre de ses bâtiments sont parvenus jusqu'à nous. Ils ont survécu aux affres de l'Histoire et particulièrement aux nombreuses démolitions de la Seconde Guerre mondiale et de l'Après-Guerre.

Le Palais du Commerce, dit "Hôtel des Consuls" au XVIIIe siècle, rue Jules Favre, demeure l'une de des plus belles réalisations de l'architecte à Tours, celle d'un style rocaille qu'il répandit dans la Touraine du siècle des Lumières. Actuelle propriété du Conseil départemental d'Indre-et-Loire* et Chambre de Commerce de Tours jusqu'en 2018, le bâtiment fut érigé de 1757 à 1759.

Nous nous étions penchés sur son histoire dans les années 1990 lors de nos recherches en thèse sur Jacques Hardouin-Mansart de Sagonne auquel l'édifice fut souvent attribué. Cette attribution n'était pas totalement infondée, tant les similitudes, biographiques comme esthétiques, sont nombreuses entre les deux architectes comme on le découvrira dans notre article pour la Société Archéologique de Touraine. La vérité sur l'auteur de l'édifice fut établie par nos soins, découverte non à Tours mais aux Archives nationales, telle que portée dans notre thèse soutenue en 2004.

Cet article est aussi l'occasion de dresser un bref panorama de l'activité de Pierre Meusnier à Tours et en Touraine. Nous lui avions rendu en 2013 les ailes et les pavillons latéraux du château des Ormes, édifiés par le comte Marc-Pierre de Voyer d'Argenson, ministre de la Guerre de Louis XV, lors de son exil sur ses terres de 1757 à 1764.

D'autres bâtiments demeurent à réattribuer. C'est tout l'objectif que nous nous assignons dans le cadre de la redécouverte des réalisations post-Renaissance de la Touraine.

*Seule la partie fin XIXe en retour sur la rue Berthelot appartenait à la Chambre de Commerce, vendue en 2018.

Société archéologique de Touraine SAT 37

 

                      Bulletin de la Société archéologique de Touraine, t. LXVI, 2020 ( 2021)             Pierre Meusnier, Palais du Commerce de Tours, 1757-1759, cl. Ph Cachau

 

Jacques Hardouin-Mansart de Sagonne et la Bourgogne au XVIIIe siècle

Découvrez dans cette publication* pour la Revue Dijon Histoire et Patrimoine, n° 81, 2021, les circonstances particulières de la nomination de Jacques Hardouin-Mansart de Sagonne à la tête des bâtiments des Etats de Bourgoigne suite à la mort de Jacques V Gabriel en avril 1742. Ou comment, en échange de l'abandon de la place de Premier Architecte du roi au profit d'Ange-Jacques Gabriel, Mansart de Sagonne parvint à obtenir la fonction de "Premier architecte des Etats de Bourgogne" et la commande royale de l'église Saint-Louis de Versailles.

Cet article rappelle également comment l'architecte et ingénieur du roi contribua à relancer en 1763 le projet du canal de Bourgogne, abandonné depuis 1752, avant qu'il ne soit confié par Louis XV à Jean-Rodolphe Perronet et Antoine de Chézy en 1764.

L'article fait également allusion au projet de rénovation de la chartreuse de Lugny au milieu des années 1740 en collaboration avec Nicolas Pineau, ornemaniste attitré de Mansart de Sagonne.

En résumé, un aperçu général de la situation architecturale de la Bourgogne au milieu du XVIIIe siècle, sujet en déshérence depuis quelques temps.

Prix de la revue : 6 €

Disponible sur demande à : dijonhistoireetpatrimoine@gmail.com

*article faisant suite à la conférence donnée en juin 2019 à Dijon.

 

        Revue Dijon Histoire et Patrimoine 2021

Les patrimoines post-Renaissance de Touraine sont sur Facebook !

La Touraine est l’une des provinces de France la plus riche en patrimoine. Plusieurs centaines de sites sont protégés, inscrits ou classés, pour ce seul département, soit presqu’autant que certaines régions françaises !

Ce patrimoine est trop souvent réduit à celui de la seule Renaissance et particulièrement aux grands châteaux du Val-de-Loire classés Unesco.

 

                                                    Pierre Meusnier, Chartreuse du Liget, milieu XVIIIe, cl. Ph. Cachau

 

Découvrez à travers la page Facebook Patrimoines de Touraine la diversité de ce magnifique patrimoine, du XVIIe au XXe siècle, souvent ignorés.

Cette page entend contribuer à une plus large connaissance du patrimoine de Touraine au-delà de la seule Renaissance, à sa protection et à son étude. Elle entend participer aussi à une plus large diffusion du tourisme sur l'ensemble du département d'Indre-et-Loire dans ses parties nord et sud qui demeurent éloignées des grands flux du Val-de-Loire. Une répartition plus équitable du tourisme accroîtra ainsi les potentialités de ces territoires.                                                                                             

Sont présentés actuellement parmi les plus beaux et les plus intéressants sites des XVIIe-XVIIIe siècles, qu’il s’agisse d’émouvants vestiges ou de bâtiments demeurés jusqu’à nous. Ceux qui souhaitent séjourner plus longuement trouverons, non loin de là, des lieux d’hébergement des plus séduisants.

Bonne découverte à tous !

 

                  Guillaume de La Tremblaye, abbaye mauriste de Bourgueil, XVIIIe siècle, cl. Ph. Cachau             Château de Restigné, XVIIIe siècle, cl. Ph. Cachau

Corpus essonien, le nouveau site de référence du patrimoine de l'Essonne

Corpus essonnien est le nouveau site de référence de la Société historique et archéologique de l'Essonne. Encore en gestation, vous y trouverez progressivement toutes les publications et études relatives à son histoire et à son patrimoine. Tous les historiens et auteurs ayant écrit sur ce grand département d'Ile-de-France y seront peu à peu recensés.

http://www.corpusessonnien.fr./doku.php

Ce site vient compléter utilement celui bien connu sur Etampes et ses environs : corpusetampois.

Tous nos travaux sur l'Essonne se trouvent ici.

On ne peut qu'encourager la création de telle base de données dans chaque département. Elle facilite grandement le travail bibliographique des historiens et étudiants.

Bonne découverte à tous !