Retrouvez ici l'actualité de mes conférences, publications et médias 2021-2022 :
Conférences
Métamorphoses de Villandry au XVIIIe siècle : les superbes aménagements du comte de Castellane (1756-1762), Société archéologique de Touraine, Chapelle Saint-Libert, Tours, mercredi 12 janvier 2022, 14h30.
De Pierre Meusnier à Charles De Wailly : panorama de l'architecture de Tours et de la Touraine au XVIIIe siècle.Cycle "Les jeudis de l'architecture", jeudi 9 décembre 2021, 18h30, Tours, Hôtel de Ville, salle des mariages.
Publications
"Les architectes Gallois et Lafargue au château du Petit-Thouars : un bel exemple de néo-gothique tardif (1873-1901)", Bulletin de la Société historique de Chinon Vienne & Loire - Amis du Vieux Chinon, t. XII, n° 6, 2022, p. 903-920 (parution mars 2022).
"Jacques Hardouin-Mansart de Sagonne – Pierre Meusnier : la vraie histoire du Palais du Commerce de Tours, 1757-1759", Bulletin de la Société archéologique de Touraine, tome LXVI, 2020 (2021), p. 81-94 (parution avril 2021).
TV
Les Gabriel, architectes de Touraine au XVIIe siècle, Tilt, TV Tours, 22 février 2022
Pierre Meusnier, un grand architecte tourangeau du XVIIIe siècle, Tilt, TV Tours, 17 janvier 2022
Internet
Presse
Un élu municipal à l’Institut de France, La Nouvelle République, 8 décembre 2021
Amboise, le château royal, style Renaissance ou 19e siècle ?, La Nouvelle République, 9 octobre 2021
En ces temps de partage mais aussi d’incertitude grandissante face à l’avenir (covid-19 et ses variants récurrents, etc), à l’heure où les ouvrages d’art sont souvent difficiles à monter, nous avons souhaité profiter de cette période des fêtes de fin d'année pour mettre en ligne les textes de nos prochains ouvrages* , sans les illustrations (ndlr), ces textes étant susceptibles d'évolution dans l'édition finale.
Notre objet est d’éveiller ainsi la curiosité du public, des éditeurs et des mécènes intéressés par nos travaux scientifiques afin qu'ils ne demeurent pas le privilège des seuls historiens de l'art mais qu'ils soient aussi connus du plus grand nombre.
Les sujets ici évoqués, souvent inédits, sont :
- la dynastie des Mansart : Ouvrage basé sur un travail de recherche de plus de 30 ans. Un propos neuf et complet, rédigé sur le modèle de l'ouvrage collectif Les Gabriel, publié en 1983, sous la direction de Michel Gallet et d'Yves Bottineau, réédité en 2004. Une vision croisée des trois principaux Mansart pour mieux comprendre la part d'influence et d'innovation de ceux qui furent parmi les plus grands architectes de leur temps. On y trouvera aussi les biographies et analyses de Pierre Delisle-Mansart et de Jean Mansart de Jouy, ainsi qu'une fortune critique complète, des origines à nos jours, en fin de texte.
- la cathédrale Saint-Louis de Versailles : Examen de son importance dans l’architecture du règne de Louis XV et au XIXe siècle1. Une étude pionnière sur d'autres sujets, tels : l'administration royale des Économats, les entrepreneurs du roi Louis Letellier et Jean Rondel, leurs liens avec les architectes du roi Jacques Hardouin-Mansart de Sagonne et Louis-François Trouard, le sculpteur-ornemaniste Nicolas Pineau, des pans complets de l'évolution de la cathédrale aux XIXe et XXe siècles et beaucoup d'autres choses sur les arts aux XVIIIe et XIXe siècles.
- les château et haras d’Asnières : Un ouvrage portant sur des pans méconnus de l'histoire du château de cette importante commune des Hauts-de-Seine, dont le destin et l'évolution du XVIIe au -XXe siècle restent en grande partie à découvrir avec, pour corollaire, une étude détaillée sur la famille Voyer d’Argenson, son influence majeure dans les domaines des arts et du cheval au Siècle des Lumières2.
- le domaine impérial de Biarritz : Un ouvrage majeur sur ce domaine, resté longtemps méconnu des historiens, et le développement de la cité balnéaire sous le Second Empire, leurs conséquences sur le développement du sud-ouest de la France à cette époque, sur la base de sources documentaires exceptionnelles.
- l’Hôtel du Palais : Un ouvrage complet sur le navire amiral de l'hôtellerie de la côte basque, seul palace de la côte atlantique en France, avec son flot d’événements et de personnalités qui firent la réputation internationale de Biarritz aux XIXe et XXe siècles. Vous en rêviez : le voici !
Bonne lecture à tous !
* Cette mise en ligne vaut publication. Tout plagiat dans une publication, quelle qu'elle soit, fera l'objet de signalements et de plaintes.
1.Texte révisé et annoté de l’édition de 2009. Préface de Mgr Luc Crépy, évêque de Versailles, décembre 2021.
2.Découvrez nos travaux sur ces fabuleux chantiers et cette superbe famille du siècle des Lumières, engagés depuis la fin des années 1980 (ndlr).
Nous ne nous étendrons pas sur les démolitions opérées cette année par l’agence d’architecture Novembre-Architecture à Paris dans la maison Clautrier1, 56 rue des Francs-Bourgeois, soit en plein cœur des secteurs protégés du Marais et du quadrilatère des Archives Nationales. L’essentiel a été dit dans l’article de Didier Rykner, mis en ligne le 21 décembre.
Afin d’éclairer davantage le lecteur sur ce triste événement, nous formulerons les observations suivantes :
1°) C’est la quatrième fois en 30 ans qu’une réalisation protégée au titre des Monuments historiques de Jacques Hardouin-Mansart de Sagonne (1711-1778), l’un des trois grands Mansart, est démolie en tout ou partie :
-en 1990-1991, un promoteur parisien se livra au saccage intérieur de la maison de l’architecte entre la rue La Feuillade (n° 2) et la rue des Petits-Pères, près de la place des Victoires, ancienne propriété des HLM de la Ville de Paris. Il ne laissa de l’intérieur qu’un bout de l’escalier principal jusqu’à l’entresol.
-au milieu des années 1990, l’architecte M.H. Hervé Baptiste autorisa la démolition de la petite vis des domestiques montant de fond en comble, au centre du château d’Asnières-sur-Seine, afin d’établir un ascenseur. Quelques années plus tard, un vérificateur des Monuments historiques nous indiquera que cette triste démolition aurait pu être évitée.
C’est avec la même erreur d’appréciation que l’architecte M.H. Frédéric Didier défit l’ancien monogramme Voyer d’Argenson sur l’avant-corps au profit d’un buste en relief de Louis XV qui n’exista jamais, quand il s’agissait en réalité d’une ronde-bosse disposée au-dessus durant quelques années, remplacée ensuite par le vase actuel. Nous ne nous étenderons pas davantage sur l'aménagement de la grande antichambre au-dessous (salle aseptisée, plafond abaissé).
-en 1998, pour la réalisation de l’actuel parking souterrain de la place de la cathédrale Saint-Louis de Versailles, le groupe Eiffage fut autorisé par l’architecte M. H. Bernard Fonquernie et le maire Etienne Pinte à procéder à la démolition du superbe aqueduc souterrain en pierre de taille qui allait du bas-côté gauche, sur la place latérale, à la fontaine de la place du même nom. Aqueduc dans lequel on pouvait se tenir debout et que nous avions fait visiter à une équipe de France 3 Ile-de-France.
-en 2021, la démolition de l’escalier de service XVIIIe (1752) de la maison Clautrier est d’autant plus désolante qu’il avait été restauré, il y a une vingtaine d’années, tel qu’en témoignent nos clichés pris en 2000, reproduits par Didier Rykner. On mesure ainsi la différence d’approche en matière de patrimoine en 20 ans de temps.
2°) Le silence du ministère de la Culture sur les démolitions des éléments décoratifs subsistants de Nicolas Pineau ‒ célèbre sculpteur ornemaniste du XVIIIe siècle, qui œuvra notamment pour Pierre le Grand à Peterhof ‒, et en particulier du service d’Antoine-Marie Préaud, conservateur régional des Monuments historiques d’Ile-de-France, en dit long2. M. Préaud se déclare sensible - à juste titre - à la protection du patrimoine années 1950 de sa ville de Royan, mais autorise en revanche, sans problème, la disparition d’éléments XVIIIe. Précisons qu’à aucun moment, son service ne jugea bon de nous consulter suite à nos recherches en thèse3.
3°) À la question si elle connaissait ce qui fut détruit, Jacques Hardouin-Mansart de Sagonne ou Nicolas Pineau, l’architecte de l’Agence Novembre-Architecture, Natacha Fricout, n’eut rien de plus éclairé à nous rétorquer que : « je n’étais pas née ! », expression à la mode chez certains actuellement. Nous laissons juge le lecteur …
4°) Le deux poids, deux mesures est toujours ennuyeux en matière de patrimoine : on est exigeant à l’égard du simple privé pour une couleur de façade ou de volet, le déplacement d’une cloison ou de cheminée, mais on l’est beaucoup moins lorsqu’il s’agit d’éléments authentiques relevant de l’État, d’une collectivité voire d’une société ou de certaines personnalités bien introduites.
1. Le nom de la maison est Clautrier et non Claustrier. Gilbert-Jérôme Clautrier (1702-1781), premier commis du Contrôle général des finances, signait ainsi son nom. La maison était en partie une annexe de l'hôtel du Grand Contrôle à Versailles, hôtel que nous avons rendu à Jules Hardouin-Mansart en 2011 (voir artilces). Elle fut le siège de la direction des Archives Nationales jusqu'il y a peu.
2. Nous lui avons adressé deux mails, les 5 et 15 novembre, auxquels il accusa réception sans jamais nous répondre sur le fond. Didier Rykner reçut mi-décembre une lettre évasive qui témoigne de la gêne occasionnée par nos demandes.
3. Philippe Cachau, Jacques Hardouin-Mansart de Sagonne, dernier des Mansart (1711-1778), thèse d'histoire de l'art, Paris-I Panthéon-Sorbonne, soutenue en juin 2004, t. II, p. 1184-1188 (maison Clautrier). Sur Gilbert-Jérôme Clautrier, voir t. I, p. 520-535 et sur les Pineau père et fils, t. I, p. 322-347.
Suite à ma publication, au 1er semestre 2020, de la correspondance de Julien-David Le Roy avec le marquis de Voyer dans le Journal des Savants, j'eus le privilège d’être convié par l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres à sa séance annuelle 2020-2021, tenue le 26 novembre sous la coupole de l’Institut de France.
Prendre place sous cette magnifique coupole où tant de brillants esprits et de gens illustres ont siégé, est un plaisir particulier qui vaut la peine d'être vécu au moins une fois dans sa vie, surtout en présence d'aussi grands noms des sciences humaines, Mme Hélène Carrère d'Encausse notamment.
Après le soutien apporté à mon ouvrage sur la cathédrale de Versailles en 2008, c'est la seconde fois que je suis ainsi honoré par une Académie de l'Institut.
Cette séance s’est déroulée avec toute la solennité et le protocole d'usage : entrée des membres de l’Académie en habit vert avec haie d’honneur de la Garde républicaine et roulements de tambours, levée de l’assistance à ce moment.
La séance fut introduite par le discours de M. Yves-Marie Bercé, président de l’Académie, suivi de la lecture du palmarès des récompenses et prix accordés par M. Henri Lavagne, vice-président, et enfin par l’allocution de M. Michel Zink, secrétaire perpétuel.
D’une durée de deux heures, la séance s’acheva par les interventions successives de trois membres de l’Académie :
-M. Alain Thote sur le thème : « Littérateurs et érudits dans la Chine antique à l’épreuve de l’archéologie ».
-Mme Agnès Rouveret sur le thème : « “Les yeux érudits“ : de la collection des œuvres à la constitution des savoirs dans l’Antiquité ».
-Mme Nicole Bériou sur le thème : « Un penseur érudit au travail : Thomas d’Aquin ».
Interventions d’une vingtaine de minutes environ chaque fois.
La séance fut prolongée par la réception d’usage dans la grande salle de l’auditorium André et Liliane Bettencourt.
Ce fut pour moi, bien évidemment, un plaisir immense que d’être présent à cette assemblée annuelle. J'adresse mes plus chaleureux remerciements à l’Académie des Inscriptions et Belles Lettres pour son aimable invitation. Elle marque toute l’attention qu’elle a accordé à mes travaux sur le marquis de Voyer et ses liens privilégiés avec Julien-David Le Roy, son conseiller artistique, membre réputé de l’Académie au XVIIIe siècle.
Le plaisir d’assister à cette séance fut d’autant plus grand que toutes ces dernières années furent marquées par une série de malveillances en tout genre d'un certain microcosme de l'histoire de l'art (plagiats, escamotages, spoliations de recherches et de publications, désinformation) et autres personnalités en vue. La singularité, l’originalité et l’audace de mes recherches et travaux, souvent inédits, suscitent en effet parfois ce type de réactions déplorables dont je m'ouvrirais peut-être un jour dans des mémoires.
De cette séance du 26 novembre 2021, on retiendra surtout le sentiment rassérénant de stabilité et d'érudition que procurent les Académies de l’Institut de France. Elles sont plus que jamais les gardiennes de la belle et grande tradition française de la culture et du goût du savoir. Comme évoqué en séance, trois mots animent l’Académie des Inscriptions et Belles Lettres : érudition, curiosité et plaisir.
En ces temps de grandes incertitudes, où tout semble parfois perdu dans ce climat d’inculture et de médiocrité croissantes, d’incompétence et de vulgarité qui nous submergent depuis quelques années, elles sont là, immuables, fidèles à elles-mêmes, survivant aux guerres, aux révolutions, aux modes éphémères et au terrorisme intellectuel de quelques-uns.
Elles viennent nous rappeler combien elles sont là pour assurer la transmission et la diffusion du génie national, celui qui fait la réputation de notre pays à travers le monde, qu’elles récompensent à travers de nombreux prix remis aux chercheurs.
L’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres délivre ainsi chaque année une trentaine de prix - non des moindres - et attribue de nombreuses bourses et subventions. Ajoutons les quelques dix-sept médailles accordées aussi chaque année à titres divers.
Elle assure enfin la proclamation des diplômes d’archivistes paléographes à l’issue de la formation de l’École des Chartes.
Bref, un des hauts-lieux de l’excellence française, digne de ce nom, qui mériterait d’être évoqué davantage dans les médias.
Le 19 novembre, furent présentés aux Amis du château et du Vieil Asnières, dans le cadre de notre conférence sur le second château d'Asnières (1699-1750), les plans et l'élévation de ce château érigé en 1699 pour l'abbé Antoine-Louis Lemoyne, prêtre docteur en Sorbonne, chapelain de Notre-Dame de Paris et chanoine de la cathédrale d'Evreux.
Ce fut là un moment privilégié pour plusieurs raisons :
1°) Maintes fois évoquées par les historiens de la Régence et du début du règne de Louis XV, ainsi que dans le beau film de Bertrand Tavernier, Que la fête commence (1975), ce château qui abrita les amours du Régent, Philippe III d'Orléans (1674-1723), et de sa maitresse, la fameuse comtesse de Parabère (1693-1753), demeurait d'une physionomie totalement méconnue jusqu'ici.
Elle fut révélée à travers les plans du rez-de-chaussée et du premier étage, du plan général amendé (basse-cour, cour et jardins) et de l'élévation principale côté jardin - valable pour la cour également - que retrouvés par nos soins en début d'année 20211.
2°) L'architecte Jean-François Lepaultre (165?-1703), frère aîné du sculpteur du roi Pierre Lepaultre (1659-1744) et neveu de l'architecte du roi Antoine Lepaultre (1621-1679) était aussi ignoré jusqu'ici des historiens de l'art2.
Ce fut pour nous l'occasion d'évoquer cette personnalité totalement méconnue de l'architecture du XVIIe siècle dont le second château d'Asnières constitua l'une des toutes dernières réalisations, la seule attestée en l'état actuel des connaissances.
Nous lui rendîmes au passage la reconstruction de l'église à compter de 1703, consacrée en 1711, dont la belle façade classique, conforme à son esprit, demeura en place jusqu'en 1929.
3°) Cette conférence fut aussi l'occasion d'évoquer la présence d'un certain nombre de personnalités dont et surtout celle du grand collectionneur, auteur et graveur Claude-Henri Watelet (1718-1786), locataire du château dans les années 1740 avant son installation en 1750 sur l'autre flanc de cette boucle de la Seine, à Colombes, au domaine de Moulin Joli. Domaine qui devait contribuer à sa notoriété en matière de conception de jardins, dits "pittoresques" ou anglo-chinois, dans la seconde moitié du XVIIIe siècle.
Moulin Joli trouve en effet son origine à Asnières. Là, Watelet y réalisa une série d'œuvres - ses toutes premières - qui demeurent à identifier, ainsi qu'un théâtre dans le parc, le premier d'une série de trois au XVIIIe siècle.
4°) Enfin, l'origine de la notoriété du village bucolique d'Asnières fut rappelée par la présence, dès le milieu du XVIIe siècle, d'importants membres de la Maison palatine : Anne de Gonzague de Clèves (1616-1684), duchesse de Mantoue, qui, par son union avec le duc Edouard de Bavière, comte palatin du Rhin (1625-1663), allait donner naissance à une nouvelle branche des Wittelsbach à travers ses filles Louise-Marie, princesse de Salm (1647-1679), Anne-Henriette-Julie, princesse de Bourbon-Condé (1648-1723) et Bénédicte-Henriette, duchesse de Brunswick (1652-1730). Cette dernière, ainsi qu'Anne-Marie de Bourbon-Condé (1675-1700), furent inhumées dans la vaste demeure asnièroise.
Avec son superbe parc à la française, celle-ci constitua, de l'autre côté de la grande place du village, le pendant du château que nous connaissons, autrefois en bordure de Seine. Cette importante propriété mériterait amplement d'être étudiée, ainsi que nous le rappelâmes, notamment, aux étudiantes en 'histoire de l'art de l'université Paris-X Nanterre qui étaient présentes. Cet aspect de l'histoire d'Asnières demeure, en effet, encore largement ignoré.
La révélation du plan de ce second château au rez-de-chaussée nous permit de conforter l'attribution, publiée en 2013, de la salle à manger du château actuel à Charles De Wailly en 1754-1755, attribution qui nous fut longtemps contestée par le conseiller scientifique de MM. Hervé Baptiste et Frédéric Didier, architectes des Monuments Historiques successifs en charge du château3. Cette salle à manger n'apparait pas sur le plan et ce d'autant moins que le château actuel fut entièrement rebâti à l'emplacement du précédent.
L'intégralité des plans et l'élévation feront l'objet d'une prochaine publication.
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1.Je remercie Alexandre Cojannot, conservateur aux Archives Nationales, de son aimable contribution à ces reproductions. Elles seront reproduites dans mon prochain ouvrage sur le château d'Asnières (à paraître).
2. Tous ces artistes signent leur nom sous cette orthographe et sous cette forme.
2.On lui doit l'erreur d'interprétation du buste du roi Louis XV sous le vase de fleurs de l'avant-corps central au lieu et place du monogramme de Voyer d'Argenson, ainsi que la couleur grise des boiseries de la galerie au lieu de la couleur vert d'eau, réchampie vert foncée, conservée derrière un des volets.
Sur cette salle à manger, voir mes articles :
-"Le «goût de la bâtisse» du marquis de Voyer", Journée d'histoire du château des Ormes, annales 2013, p. 30.
-"Le mécénat du marquis de Voyer au château et aux haras d'Asnières-sur-Seine : enjeux politiques et culturels (1750-1755)", Bulletin de la Société de l'Histoire de l'Art français, année 2013, 2017, p. 139-171.
Le hasard fait parfois bien les choses : aurait-on pensé voir réunis un jour aux Archives Nationales, haut-lieu de la mémoire française, les deux architectes successifs de Marc-René de Voyer d'Argenson, marquis de Voyer (1722-1782) : Jacques Hardouin-Mansart de Sagonne (1711-1778) et Charles De Wailly (1730-1798)* ? !
Au-delà de ces deux architectes, ce sont leurs sculpteurs ornemanistes attitrés qui se retrouvent également au sein du quadrilatère des Archives Nationales : Nicolas Pineau (1684-1754) pour le premier ; Augustin Pajou (1730-1809) pour le second.
Découvrez dans l'album photos, les clichés de l'inauguration des splendides décors de l'hôtel de Voyer - faussement dénommés "de la Chancellerie d'Orléans" depuis le XIXe siècle -, le 19 octobre 2021, par Roselyne Bachelot, ministre de la Culture, et François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, propriétaire des décors, aujourd'hui installés au rez-de-chaussée de l'hôtel de Rohan-Strasbourg.
Cette opération consacre, de manière inespérée, nos travaux scientifiques sur ces artistes, engagés depuis la fin des années 1980.
Le miracle de ces merveilleux décors est d'autant plus surprenant qu'ils dormaient depuis plus d'un siècle dans un entrepôt de la Banque de France à Asnières-sur-Seine, là même où le marquis de Voyer avait entamé sa fabuleuse aventure de grand mécène du siècle et ce à compter des années 1750** !
*Jacques Hardouin-Mansart de Sagonne est l'architecte de la maison Clautrier (1752), au 56 rue des Francs-Bourgeois, ex-directions des Archives Nationales, et Charles de Wailly est l'architecte des décors des l'hôtel de Voyer présentés au bas de l'hôtel de Rohan-Strasbourg.
**Rarement personnalité privée aura autant bâti et dépensé en matière de demeures et de décors au XVIIIe siècle : Paris, Asnières, Les Ormes, La Guerche, Argenson et bien d'autres lieux. Bâtiments qui étaient souvent d'une ampleur exceptionnelle.
Depuis fin juillet 2021, a été mis en ligne le catalogue d'Alexandre Maral sur la statuaire de Versailles et de Trianon du XVIIe au XXe siècle.
https://sculptures-jardins.chateauversailles.fr/essais/remerciements.php#hn
Ce travail colossal, tant attendu, auquel nous avions pris part de juin 2006 à septembre 2007 à la suite de Roland Bossart, documentaliste du château, en collaboration avec lui et l'auteur, demeure le meilleur souvenir que nous ayons conservé de notre passage à la conservation du château de Versailles.
Ce fut pour nous l'occasion de remettre sur pied le travail effectué par Simone Hoog, prédécesseure d'Alexandre Maral à la conservation des sculptures, en complétant substanciellement le nombre des fiches des statues et reliefs que connut le domaine de Versailles depuis sa création. Travail de recherche (sources, bibliographie, iconographie) qui servit de base à son tour à celui des nombreux collaborateurs qui suivirent depuis ce temps.
Ce fut là aussi pour nous un moment de découverte passionnante d'une foule d'oeuvres insoupçonnées.
Bref, une autre vision de Versailles, premier musée statuaire en plein air du monde, au-delà de la peinture et de l'architecture.
Longtemps absent des réseaux sociaux pour des raisons propres, vous pouvez suivre désormais mon actualité et mes réflexions sur Twitter.
https://twitter.com/CachauPhilippe
À bientôt !
On ignorait jusqu'à l'an dernier l'auteur exact du relief XIXe figurant Charles VIII et Anne de Bretagne en adoration devant la Vierge à l'enfant sur le portail de la chapelle royale du château d'Amboise. Relief qui vînt remplacer la rosace réalisée sous Louis-Philippe.
Attribué à Adolphe-Victor Geoffroy-Dechaume (1816-1892) par Jean-Pierre Babelon dans son ouvrage sur le château publié en 1990, je l'ai rendu en 2020 au sculpteur Eugène Legrain (1837-1915) qui l'exécuta en 1879-1880.
Si ce sculpteur n'évoque plus rien aujourd'hui, il était au contraire très en vue à Paris au moment de la réalisation du relief, s'étant vu confié la réalisation de la fontaine du Palais du Trocadéro pour l'exposition universelle de 1878 dont Rodin, alors au début de sa carrière, exécuta les mascarons (portés à la cascade du parc de Sceaux en 1937).
Cette attribution, rendue possible par la correspondance de Victor Ruprich-Robert au comte de Paris, conservée aux Archives nationales, vient lever une énigme sur l'auteur véritable de ce relief que l'on croit souvent daté de l'époque gothique.
Relief totalement anachronique en vérité au regard de celui au-dessous, de style renaissant, contemporain du château de Charles VIII à son retour d'Italie en 1495 figurant Le miracle de Saint-Hubert.
Quand le XIXe siècle néo-gothique trompe son monde ... !
https://collections.musee-rodin.fr/fr/museum/rodin/mascarons-pour-la-fontaine-du-trocadero
Article Nouvelle République Amboise du 9 octobre 2021
On ne présente plus Alexis de Tocqueville (1805-1859), de son vrai nom Alexis-Henri-Charles Clérel, comte de Tocqueville, chantre de la démocratie américaine. Le début de sa carrière fut marquée par sa nomination, en 1827 en tant que juge auditeur au Tribunal royal de Versailles. Son père était alors préfet de Seine-et-Oise.
Cette nomination lui valut de faire la connaissance de Gustave Bonnin de La Bonninière de Beaumont, dit Gustave de Beaumont (1802-1866), désigné l'année précente (22 février 1826), procureur du roi au tribunal de première instance. Beaumont restera à Versailles jusqu'à sa nomination à celui de Paris, le 27 septembre 1829.
Les deux hommes, qui étaient de la même génération et pétris des mêmes idées, se lièrent d'une amitié indéfectible dans la cité royale. Beaumont hébergea ainsi son ami au 66 rue d'Anjou où il disposait d'un appartement.
Une plaque commémorative rappelle la présence de Tocqueville à cet endroit, de 1828 à 1832*. Elle nous est sensible à plusieurs titres : non seulement en tant qu'enfant du quartier Saint-Louis de Versailles, mais aussi en tant qu'ex-voisin du lieu durant deux décennies et enfin en tant qu'auteur d'un ouvrage sur la famille de Beaumont et son fief tourangeau, paru en 2019**.
En 1830, suite à leur démarche auprès du garde des Sceaux, Tocqueville et Beaumont obtinrent du gouvernement un congé de dix-huit mois afin de se rendre aux Etats-Unis pour étudier le système pénitentiaire américain, aux conceptions révolutionnaires alors en termes de gestion des détenus. En avril 1831, les deux hommes embarquèrent au Havre en direction de New York.
Ce séjour, qui s'étendit jusqu'en janvier 1832, valut aux deux amis la sortie d'ouvrages majeurs pour le XIXe siècle, à savoir : pour Gustave de Beaumont, Du système pénitentiaire aux Etats-Unis (1833) en collaboration avec Tocqueville et Marie ou de l'esclavage aux Etats-Unis (1835), première grande dénonciation de la situation des Noirs américains.
Enfin, pour Tocqueville, l'ouvrage en deux tomes, De la démocratie en Amérique (t. I, 1835 ; t.II, 1840), "best-seller" de la littérature française et européenne. Les deux hommes se livreront ensuite à une carrière politique sur les bancs de l'Assemblée en tant que députés.
En 1853, Tocqueville éprouvant le besoin de passer l’été et l’hiver en province - le Second Empire n'était pas sa tasse de thé ! -, son ami Gustave de Beaumont lui trouva une demeure, Les Trésorières à Saint-Cyr-sur-Loire, en périphérie de Tours. Il y séjourna de juin 1853 à mai 1854.
Ceci lui permit d'entreprendre des recherches aux Archives départementales d’Indre-et-Loire pour servir son essai, L'Ancien Régime et la Révolution (Paris,1856). Tocqueville décédera cinq ans plus tard à Cannes.
Cette présence d'Alexis de Tocqueville à Saint-Cyr-sur-Loire, dans la région de la famille de Beaumont, lui vaut aujourd'hui son portrait sur un rond point très fréquenté de la ville.
On regrettera que Gustave de Beaumont, issu d'une des plus vieilles familles tourangelles et ce depuis le Moyen Age, né à quelques kilomètres de là, à Beaumont-la-Ronce, n'ait pu disposé de semblable faveur près de lui, son oeuvre littéraire - certes quelque peu oublié aujourd'hui - ayant été au moins aussi important.
Espérons que ce regrettable oubli saura être réparé par la municipalité.
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* 1831 nous semble plus exact, Tocqueville étant en Amérique en 1831-1832 et à Paris ensuite.
**Ouvrage disponible sur demande (12 euros + frais de port).
Si vous êtes férus du XVIIIe siècle, vous serez comblés !
Courrez vous replonger dans cette époque d'un raffinement extrême en visitant les splendides appartements privés des directeurs du Garde-Meuble de la Couronne, devenu hôtel de la Marine à la fin du XVIIIe siècle.
Au-delà du Siècle des Lumières, vous vous laisserez séduire par le luxe inouï des grandes salles XIXe sur la place de la Concorde, ainsi que par celui du café-restaurant La Pérouse dans la grande cour, nouveau lieu tendance de la capitale.
Vous aurez un avant-goût de ce qui vous attend en vous plongeant dans notre album photos.
N'hésitez pas à cliquer sur les images pour les agrandir comme toutes celles de ce blog.
Bonne visite !
Donnez-vous des frissons au château de Jossigny, charmant château du XVIIIe siècle de style rocaille que nous avons rendu à Jacques Hardouin-Mansart de Sagonne dans les années 2000 et 2010*.
Il est toujours heureux de voir ses travaux scientifiques exploités à destination du public et à des fins ludiques. C'est ce qu'a réalisé la jeune équipe de DeathScape Story Games, réunie par Pierre Wagner et Pascal Barbe, jeune équipe talentueuse, à l'imagination débordante. Vous pourrez en juger à travers la présentation en lien ci-dessous.
L'ouverture de ce jeu à sensations au sein du château s'est déroulée avec grand succès, les 3 et 4 juillet derniers.
Le jeu se tient tous les week-ends de l'année jusqu'à la saison 2022 (au moins).
Félicitations aux Centre des Monuments nationaux, à la Conservation de Champs-sur-Marne et à l'équipe de DeathScape Story Games pour ce projet novateur d'animation du patrimoine.
https://www.chateausanglant-escapegame.fr
https://www.crazyradio.fr/2021/07/marne-et-gondoire-frissonnez-au-chateau-sanglant-de-jossigny
*Rendu dans notre thèse soutenie en 2004 et dans les articles publiés en 2011 et 2012 dans les Cahiers de l'histoire de l'art (voir Articles).